COFRA, le dispositif qui réunit doctorants et administrations 

Né d’une expérimentation lancée en 2022, le dispositif COFRA — pour Convention de formation par la recherche en administration — répondait à un double défi : permettre à de jeunes chercheurs de réaliser une thèse sans se couper du monde professionnel, et doter les administrations publiques d’expertises pointues, capables d’éclairer les politiques publiques. Trois ans après ses débuts, les premières évaluations ont convaincu : une trentaine de thèses ont déjà été engagées, souvent sur des sujets au cœur des grandes transformations de l’État — transition écologique, sécurité alimentaire, gestion des données, ou encore intelligence artificielle appliquée aux services publics. Le dispositif a donc été officiellement pérennisé en juillet 2025. 

Une thèse menée entre laboratoire et administration 

Le dispositif repose sur une architecture singulière : chaque doctorant est rattaché à un laboratoire universitaire tout en étant intégré à une administration d’État — ministères, préfectures, rectorats, agences administratives. Le programme se distingue d’autres schémas de recherche partenariale, comme les CIFRE, par l’absence de subvention directe versée à la structure d’accueil. Ici, l’enjeu n’est pas d’aider financièrement un employeur, mais de créer un véritable pont entre recherche académique et action publique. 

Le doctorant alterne ainsi réunions de pilotage interne, missions de terrain et production scientifique. Il bénéficie de l’encadrement simultané d’un directeur de thèse HDR et d’un référent administratif — un cadre de catégorie A — chargé de garantir l’intégration du projet dans les priorités opérationnelles de l’administration.  

 Deux statuts sont possibles pour le doctorant : un contrat doctoral public (rémunéré 2 300 € brut mensuel à partir du 1er janvier 2026) ou un contrat de projet dans l’administration, tous deux d’une durée de trois ans renouvelable. Jusqu’à 30 % des projets peuvent concerner des agents contractuels déjà en poste.  

Un label exigeant et une gouvernance renforcée 

Pour être reconnu COFRA, un projet doit franchir une série de critères stricts portant sur la qualité scientifique, la pertinence pour l’action publique, la solidité du partenariat et l’adéquation du profil du candidat. L’Agence nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), désormais en charge de l’instruction et du suivi, veille à cette exigence en accompagnant laboratoires comme administrations dans le montage des dossiers. 

La démarche est pensée pour éviter l’écueil d’une « thèse de service » ou, à l’inverse, d’un projet trop déconnecté des besoins concrets. Le programme mise sur une co-construction équilibrée : la recherche doit éclairer l’action, tout en respectant la rigueur académique. Chaque année, un rapport détaillé est transmis à l’ANRT, garantissant transparence et progression scientifique. 

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