Ecoles d’ingénieurs : la CDEFI dresse un état des lieux complet dans son dernier panorama 

Le 6 juin dernier, à l’occasion de son colloque annuel à Brest, la CDEFI (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs) a levé le voile sur son Panorama 2025, un rapport qui dresse un portrait précis des écoles françaises d’ingénieurs pour l’année académique 2023-2024. 

Fruit d’une collaboration massive – plus de 90 % des écoles ont participé à l’enquête – ce panorama compile des données issues de la CDEFI, de la Commission des titres d’ingénieur (CTI) et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR). Il permet d’objectiver les grandes tendances et d’éclairer les politiques d’enseignement, de recherche, d’internationalisation et de lien avec le monde socio-économique. 

257 000 apprenants et des profils en mutation 

Les écoles d’ingénieurs comptaient environ 257 000 étudiants (un chiffre en hausse de 3%), dont 203 000 en formation d’ingénieur et près de 4 200 en bachelor des sciences de l’ingénieur (+17%). Par ailleurs, 21 % des étudiants ingénieurs suivent leur cursus en alternance,  

Notons que les femmes représentent 32 % du total des apprenants en écoles d’ingénieurs, 29 % des apprenants en formation d’ingénieur, 30 % des apprenants en BSI mais 40 % des apprenants dans les autres formations (master, Master of Science, Mastère spécialisé, diplôme d’établissement, etc.) La mixité continue d’être la plus forte dans les écoles sous tutelle de ministères dits « techniques ». Ainsi dans les écoles d’ingénieurs agri/agro, les femmes représentent 58,3% des effectifs. 

Selon les données du ministère provenant de Parcoursup, environ 19 000 bacheliers ont été admis dans les écoles françaises d’ingénieurs à la rentrée 2024. Comme l’année précédente, plus de la moitié des nouveaux entrants en formation d’ingénieur en première année d’études, intègrent une école privée. Les enseignements de spécialité les plus couramment suivis en terminale forment la doublette « mathématiques + physique », qui rassemble 60 % du total des admis. 

Par ailleurs, on compte environ 45 500 nouveaux étudiants admis après un bac+2 à la rentrée 2024. Ces dernières années, on observe une diversification des profils des étudiants admis, avec une diminution de la part des étudiants provenant des classes préparatoires aux grandes écoles (36%) au profit des cycles préparatoires intégrés (33%).  

L’ouverture à l’international 

L’international reste un pilier : 47 400 étudiants étrangers fréquentent les écoles françaises, représentant 20 % des effectifs. La majorité vient d’Afrique (66 %). Par ailleurs, une cinquantaine d’écoles sont impliquées dans des campus à l’étranger dans le monde entier, à l’exception de l’Océanie et de l’Amérique du Nord. En ce qui concerne les échanges académiques à l’étranger, cela concerne 42 % du total des étudiants. 

Par ailleurs, le rapport met en lumière que 30 % des enseignants-chercheurs sont des femmes, ce qui souligne la nécessité d’accélérer les politiques de parité. 

Recherche et innovation au cœur des missions 

Les écoles d’ingénieurs s’illustrent aussi par leur dynamisme en matière de recherche : 4 600 thèses soutenues sous leur responsabilité en 2023, 19 100 personnels de recherche identifiés, et environ 6 200 enseignants-chercheurs actifs dans 400 UMR.A noter que parmi les enseignants-chercheurs recensés par la CDEFI, 30 % sont des femmes. 

Un ancrage fort dans le tissu économique 

Enfin, ce panorama innove en détaillant les relations écoles-entreprises. En 2023-2024, plus de 8 800 conventions de partenariat ont été signées avec des entreprises.  

L’entrepreneuriat étudiant a, quant à lui, tendance à progresser : 86 % des écoles sont en lien avec un Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite). 35 % des écoles sont dotées d’un incubateur dans leurs locaux et 80 % profitent de la mise à disposition d’un incubateur par un partenaire.