Orientation postbac : pourquoi les jeunes femmes boudent encore les sciences
Alors que la France cherche à attirer davantage de femmes vers les formations scientifiques et technologiques, les chiffres de Parcoursup 2024 confirment une réalité tenace : les sciences restent un bastion masculin. Selon les données analysées par Anne Boring, professeure associée à l’Erasmus University Rotterdam, 70 % des candidatures dans les filières sciences et technologies émanent encore d’hommes.
Si les stéréotypes de genre jouent toujours un rôle, l’enquête menée en février 2025 par la Chaire pour l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes de Sciences Po et Ipsos montre que d’autres facteurs expliquent les écarts d’orientation. Parmi eux : la manière dont les jeunes femmes construisent leur choix d’études.
Les étudiantes sont plus nombreuses à privilégier la passion pour une discipline, même au détriment d’une sécurité de l’emploi ou d’un salaire élevé. Près de 67 % des femmes interrogées déclarent « préférer étudier un sujet qui les passionne, même s’il n’assure pas un emploi bien rémunéré », contre 58 % des hommes. Résultat : elles se tournent plus volontiers vers les lettres, les arts et les sciences humaines, quand les hommes se concentrent sur les sciences, la gestion ou l’ingénierie.
Le poids du regard parental
Autre différence marquante : le rôle des parents. L’étude révèle que ceux-ci sont plus prescripteurs pour les garçons, notamment en les orientant vers des filières jugées « rentables ». Les filles, elles, reçoivent davantage un soutien affectif qu’une injonction de carrière. Ce « laisser-faire » parental contribue à ce qu’elles suivent davantage leurs goûts, mais au risque de se retrouver ensuite dans des secteurs moins rémunérateurs.
Comment inverser la tendance ?
Pour susciter davantage de vocations féminines dans les sciences, plusieurs pistes émergent :
- Mettre en avant des “role models” féminins, capables de transmettre la passion des sciences avant les choix d’orientation.
- Créer des formations pluridisciplinaires associant sciences, humanités et enjeux sociétaux.
- Adapter les contenus pédagogiques, en valorisant la contribution des sciences au bien commun et aux défis environnementaux.
Lancée en mai 2025, la campagne nationale « Filles et maths » du ministère de l’Éducation nationale s’inscrit dans cette dynamique. Reste à voir si ces efforts permettront de combler, enfin, le fossé entre les vocations scientifiques des jeunes hommes et des jeunes femmes.
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