Les Cuma en 2025 : un modèle agricole qui résiste et innove 

Malgré un contexte économique incertain, les Cuma affichent une certaine stabilité. À contre-courant d’un secteur fragilisé par l’envolée des prix et l’instabilité du crédit, elles poursuivent leur trajectoire d’investissement et de transition écologique. Elles représentent aussi un gisement d’emplois ruraux qualifiés, souvent stables. 

Depuis 80 ans, les coopératives d’utilisation de matériel agricole, plus connues sous le nom de Cuma, font partie intégrante du paysage agricole français. En 2025, elles forment un réseau de plus de 10 300 coopératives, regroupant 182 000 agriculteurs. Organisées en fédérations locales, régionales et nationale, elles bénéficient d’un maillage territorial unique, capable de s’adapter aux besoins spécifiques de chaque territoire. 

Leur gouvernance repose sur un socle solide : plus de 70 000 administrateurs bénévoles, épaulés par 1 000 élus et 630 salariés fédératifs. Un mode d’organisation participatif qui garantit autonomie, proximité et réactivité. 

Des investissements massifs malgré la crise 

Entre 2021 et 2023, les prix du matériel agricole ont explosé, tout comme les taux d’intérêt. Pourtant, les Cuma ont maintenu un cap clair : continuer à équiper les agriculteurs de manière collective et durable. En 2023, elles ont investi 540 millions d’euros, soit une moyenne de 127 000 euros par Cuma ayant investi, marquant une hausse de 38 % par rapport aux années précédentes. Une preuve de confiance dans l’avenir, malgré un contexte incertain. 

Mutualisation et écologie : un tandem gagnant 

La force des Cuma, c’est leur capacité à démocratiser l’accès aux équipements agricoles de pointe sans imposer de charges insoutenables aux exploitants. Cette logique de mutualisation permet aussi d’accélérer la transition écologique. Aujourd’hui, 32 % des Cuma possèdent du matériel de désherbage mécanique ou alternatif, et 15 % sont équipées pour le semis direct, deux pratiques clés pour réduire les intrants chimiques et préserver les sols. 

Mais l’investissement ne se limite pas aux machines. Plus de 1 000 Cuma disposent désormais d’ateliers collectifs, hangars ou plateformes de compostage, devenus de véritables lieux d’échange, d’apprentissage et de vie professionnelle partagée.

Un modèle humain avant tout 

Si les résultats économiques sont solides, c’est surtout sur le terrain social que les Cuma tirent leur épingle du jeu. Elles sont 1 452 à employer quelques 4 730 salariés, représentant un vivier d’emplois ruraux stables. En 2025, 75 % des heures travaillées le sont en CDI, et près de la moitié des salariés ont moins de 30 ans. La dynamique de formation est également à souligner : près de 290 apprentis sont formés chaque année dans ces structures coopératives.