Clarnie.com : la plateforme qui connecte agriculteurs et étudiants en quête de sens 

Créée il y a à peine quelques mois, Clarnie.com a déjà séduit une cinquantaine d’agriculteurs et plusieurs centaines d’étudiants. Son objectif est simple mais ambitieux : répondre à la problématique récurrente du manque de main-d’œuvre et de compétences en milieu agricole… en valorisant les forces vives étudiantes. Un concept à fort potentiel, que ses fondatrices souhaitent désormais faire connaître à plus grande échelle grâce à de nouveaux partenariats. 

Derrière Clarnie.com, on retrouve Clara et Marnie, deux jeunes ingénieures agronomes fraîchement diplômées de l’INP Agro Toulouse (ex-ENSAT). « Lors d’un stage en exploitation agricole, nous avons découvert la réalité du métier, la charge de travail immense, mais aussi les possibilités d’apporter de l’aide, même en tant qu’étudiantes », raconte Marnie. À cela s’ajoute une autre intuition : le besoin pour les étudiants de trouver des jobs utiles et porteurs de sens. bien au-delà des classiques « petits boulots ». « Mon associée a été confrontée à cette problématique pour payer ses études et rembourser le prêt étudiant qu’elle avait contracté. » 

C’est ce double constat qui les pousse à imaginer une plateforme de mise en relation entre étudiants et agriculteurs ayant besoin d’un coup de main, que ce soit sur des travaux agricoles (récolte, soins aux animaux, préparation de marchés…), ou sur des missions de support plus transversales comme la communication, la refonte de site web, la création de logo ou la gestion de réseaux sociaux. 

Le projet prend forme dans le cadre d’un module dans lequel elles devaient créer une entreprise fictive. Avec l’appui de leur école, les deux jeunes femmes décident même d’en faire le sujet de leur stage de fin d’études, en intégrant l’incubateur Émergence+ de Pépite Écrin, spécialisé dans l’accompagnement de l’entrepreneuriat étudiant. En remportant le concours CRECE organisée par la CCI, elles obtiennent un premier soutien financier et de précieux contacts pour concrétiser leur vision. Les deux cofondatrices perçoivent également, depuis le début de leur aventure, du Revenu Écologique Jeune proposé par la Région Occitanie. Une campagne de financement participatif via MiiMOSA leur permet ensuite de créer la plateforme, mise en ligne en décembre dernier. 

Un fonctionnement simple, des offres diversifiées 

Après une étude de marché approfondie auprès d’une centaine d’agriculteurs et autant d’étudiants, Clarnie affine son offre avec pour credo la facilitation d’utilisation de sa plateforme. 

Côté agriculteurs, l’inscription se fait directement sur le site. Ils peuvent alors choisir une formule de dépôt d’offre (en autonomie ou avec accompagnement personnalisé et la présélection des candidats.) moyennant 39,99 € ou 94,99 € HT selon le niveau d’assistance souhaité. Pour les exploitants les moins à l’aise avec le numérique, un accompagnement sur mesure est aussi proposé : rédaction de l’offre, mise en ligne, conseil sur l’analyse des missions à proposer qu’ils soient ponctuels ou plus long dans le cadre de stage ou d’alternance. 

Côté étudiants, l’inscription est gratuite mais conditionnée à un justificatif de scolarité. « Pour l’instant, nous avons fixé une limite d’âge à 26 ans et choisi d’ouvrir l’accès à nos offres aux étudiants fraichement diplômés, qui chercheraient des missions courtes pour acquérir des expériences supplémentaires en attendant de trouver leur premier emploi » précise la cofondatrice. 

Une plateforme en mouvement 

La jeune plateforme revendique déjà plus de 50 offres déposées, avec un taux de satisfaction élevé : 98 % des missions ont été pourvues. Le bouche-à-oreille fonctionne, et la demande étudiante est forte. 

Si Clarnie a d’abord concentré ses efforts sur les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, les fondatrices voient plus grand. « Notre objectif est clair : mailler tout le territoire. Mais pour ça, il faut faire connaître notre service aux agriculteurs », explique Marnie. Le défi est d’autant plus grand que les étudiants sont déjà au rendez-vous. « Aujourd’hui, on manque d’offres, pas de candidats », résume-t-elle. 

Pour remédier à cela, Clarnie travaille au déploiement de partenariats avec des réseaux agricoles. Des discussions sont en cours avec des coopératives et le réseau Bienvenue à la ferme – dont les adhérents pourraient bénéficier d’avantages spécifiques. « Dans les partenariats en construction nous commençons également à travailler avec la grande distribution, nous collaborons actuellement avec Grand Frais, qui relaie l’information auprès des agriculteurs avec lesquels ils travaillent. Ces derniers bénéficient également d’avantages. » 

Et les deux associés ne comptent pas s’arrêter là. Une application mobile est en réflexion, notamment pour répondre aux attentes des étudiants en termes d’expérience utilisateur (notifications, suivi des candidatures…).