Antoine Fradin : un parcours dans le végétal construit étape après étape
Lorsque l’on parcourt l’itinéraire d’Antoine Fradin, aujourd’hui chef de culture aux Pépinières Lepage, on découvre un cheminement réfléchi, ancré dans le concret et guidé par la passion du végétal. À 26 ans, il incarne une trajectoire ascendante, marquée par des choix d’orientation mûrement pesés et par une volonté constante d’apprendre.
Issu d’une famille d’agriculteurs, Antoine Fradin savait dès la fin du collège qu’il ne souhaitait pas s’engager dans un cursus général. « Je voulais apprendre un métier » raconte-t-il. Peu attiré par la production animale ou la conduite d’engins agricoles, il se tourne vers un bac pro en production horticole, convaincu que le végétal lui offrirait un équilibre entre technique et terrain.
Ce premier diplôme est envisagé comme une porte de sortie possible vers l’emploi. Mais les résultats et les facilités d’apprentissage d’Antoine le poussent finalement à poursuivre vers un BTSA Production horticole, puis à revoir ses ambitions à la hausse. Car après le BTS, une évidence s’impose : « Ce serait dommage de s’arrêter là ! ».
Un passage en BTSA qui révèle une vocation pédagogique
Pendant ses années de BTSA, Antoine devient maître au pair au sein de son lycée agricole. Les heures d’accompagnement des lycéens, les séances d’étude, la transmission… autant d’expériences qui révèlent en lui un véritable goût pour la pédagogie. Une découverte qui pèsera dans son choix d’intégrer ensuite une école d’ingénieur : « Je me suis dit qu’avec un bac+5, je pourrais toujours devenir professeur si un jour je voulais revenir à l’enseignement. »
Il entre ainsi, via un concours interne, à l’Institut Agro Rennes Angers qui propose un diplôme d’ingénieur en horticulture. Bien qu’il ait également réussi le concours apprentissage, il opte finalement pour le cursus initial. « Je trouvais l’apprentissage trop limitant en matière de découverte d’entreprises, détaille-t-il. Et j’avais aussi envie d’avoir du temps pour m’engager dans les associations de l’établissement. » En parallèle de ses études, il s’investit pleinement dans la vie d’école notamment dans l’organisation de l’exposition florale… L’occasion de développer un réseau et un esprit collectif précieux pour la suite.
Une révélation pour la R&D
Au fil de ses stages en entreprises semencières (Enza Zaden, Vilmorin-Mikado, etc.), Antoine se découvre une appétence pour la recherche et l’innovation. Son stage de fin d’études à l’INRAE d’Angers devait confirmer cette direction ; il provoque finalement l’inverse. « La recherche publique n’a pas du tout été un déclic pour moi » confie-t-il. Il oppose alors deux mondes : celui de la R&D privée, centrée sur la résolution de problèmes concrets, et celui de la recherche académique, davantage orientée vers la production de nouvelles questions scientifiques. Ce décalage l’amène à renoncer à la poursuite d’études vers un doctorat et à se tourner vers l’emploi.
Une entrée dans la vie professionnelle au bon moment
Diplômé en juin 2023, plus tôt que ses camarades grâce à son calendrier de stage, Antoine arrive sur le marché de l’emploi à une période stratégique, celle où les entreprises horticoles préparent la saison suivante. Il scrute les offres d’emploi sur le site de l’Apecita qu’il connaît depuis le lycée et qu’il considère comme une référence pour l’emploi agricole et horticole. « Consulter leur site est vraiment entré dans les habitudes lorsqu’on étudie dans le secteur agricole. »
L’offre des Pépinières Lepage attire immédiatement son attention. Le poste de chef de culture correspond précisément à son désir de responsabilités et de polyvalence. « Ce qui me plaisait, c’était la souplesse, la gestion globale de la production, la coordination avec le service commercial, le lien avec les fournisseurs… » Aujourd’hui, il partage la responsabilité de la production avec une collègue et supervise des équipes pouvant atteindre 45 personnes en haute saison.
Les Pépinières Lepage produisent près de 3,3 millions de plantes vivaces par an, dont deux tiers directement sur site. Une échelle qui donne du relief à ses missions quotidiennes : organisation, arbitrage, résolution d’imprévus, cadrage technique, suivi des équipes… « Il n’y a pas de journée type, et c’est ce qui me plaît. »
Un jeune chef de culture à l’aise dans le management
Si de nombreux jeunes diplômés hésitent face au management, Antoine, lui, s’y est senti rapidement à l’aise. Aucun accompagnement formel, mais un sens naturel de la communication et du collectif. « Je sais ce qu’il y a à faire. Le plus important, c’est la façon de transmettre. » Il gère aujourd’hui planification du travail, formation, absences, et toutes les contraintes RH liées à la saisonnalité de la production horticole.
Ce goût du partage, révélé durant ses années de maître au pair, se retrouve aujourd’hui dans l’encadrement des stagiaires, une mission qu’il affectionne particulièrement. CAP, bac pro, BTS, licence pro : tous les profils passent par la pépinière. « C’est principalement moi qui m’en occupe. J’aime ça, et comme je suis sorti de l’école récemment, je comprends bien les attentes des enseignants. » Accompagner, expliquer, mettre en confiance : pour Antoine, la transmission fait pleinement partie du métier et il l’illustre parfaitement au quotidien.
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