Enseignement agricole : le CGAAER alerte sur une crise d’attractivité chez les enseignants
Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a publié un rapport sur la baisse d’attractivité du métier d’enseignant dans l’enseignement technique agricole. Commandée par le ministère de l’Agriculture, cette mission met en lumière une crise de recrutement durable et multiforme.
En 2023, moins d’un poste sur deux a été pourvu lors des concours enseignants : 43 % dans le public et 50 % dans le privé. Certaines disciplines comme l’agroéquipement, les technologies de l’informatique et du multimédia, l’anglais-lettres ou la physique-chimie sont particulièrement touchées. « Les effectifs de candidats ne permettent plus de couvrir les besoins », résume le rapport.
Pour compenser, le recours aux contractuels s’est envolé : ils représentent désormais 27 % des enseignants du public, soit une hausse de 20 % en cinq ans. Le CGAAER souligne que ces personnels « ne peuvent plus être considérés comme une simple variable d’ajustement », leur présence étant devenue structurelle.
Des causes multiples
Le rapport pointe une série de freins à l’attractivité : rémunération trop faible, image dégradée du métier, perte de prestige social, manque de reconnaissance institutionnelle, et un décalage entre les attentes des jeunes générations (Y et Z) et les rigidités de la fonction publique. S’y ajoutent des procédures d’affectation complexes, une formation initiale insuffisante et des conditions d’entrée dans le métier peu sécurisées.
Autre constat : la mastérisation du recrutement (niveau bac+5) a réduit le vivier de candidats et découragé certaines vocations, notamment parmi les étudiants issus des filières techniques de niveau bac+2.
Sept recommandations pour agir
Face à ce constat, la mission avance sept recommandations principales :
- Adapter les recrutements aux différents viviers (ingénieurs, étudiants MEEF, titulaires de BTS agricoles…).
- Fidéliser les contractuels avec des contrats pluriannuels et une meilleure formation.
- Étendre la bivalence dans certaines disciplines.
- Favoriser la reconversion de professionnels via des partenariats avec France Travail.
- Expérimenter des concours nationaux à affectation locale.
- Faciliter la mobilité et la reconversion en cours de carrière.
- Lancer une campagne de communication nationale pour revaloriser l’image du métier.
Un enjeu stratégique pour les territoires ruraux
Avec plus de 210 000 élèves et apprentis répartis dans 803 établissements, l’enseignement technique agricole constitue un pilier de la formation et de la vitalité des territoires ruraux. Le CGAAER appelle à une réforme systémique et ambitieuse pour que le métier d’enseignant agricole retrouve sa vocation d’excellence et d’engagement au service du vivant.
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