Soft skills : des attentes qui renforcent parfois les discriminations de genre à l’embauche 

Publié le 10 décembre 2025
Temps de lecture estimé : 2 min
Au coeur des RH

Une étude de la Dares, menée à partir d’un vaste testing national, met en lumière un phénomène encore peu documenté : la façon dont les soft skills exigées dans les offres d’emploi peuvent, selon leur nature, favoriser ou défavoriser les candidatures féminines ou masculines. 

Réalisée entre décembre 2019 et avril 2021 sur 2 400 offres d’emploi, l’enquête interroge le rôle des compétences comportementales – leadership, communication, adaptabilité, sens du service, etc. – dans les mécanismes discriminatoires liés au genre. Les résultats montrent que la formulation des annonces n’est pas neutre. 

Leadership : un frein pour les femmes 

Lorsqu’une offre mentionne des qualités de leadership individuel (prise de décision, esprit d’initiative, capacité à entraîner), les candidatures féminines sont significativement moins bien traitées. Ces compétences renvoient à des stéréotypes traditionnellement associés au masculin, ce qui peut conduire certains recruteurs à considérer les hommes comme « plus adaptés » au poste. 

Disponibilité et réactivité : un avantage pour les femmes 

Certaines soft skills jouent dans l’autre sens. Les attentes en matière de disponibilité, de réactivité ou de capacité de travail tendent à favoriser les candidatures féminines. Ces qualités, souvent perçues comme relevant de la flexibilité ou de la fiabilité, sont plus volontiers attribuées aux femmes dans l’imaginaire professionnel. 

Quand les soft skills deviennent un terrain neutre 

Certains thèmes de compétences semblent au contraire réduire les comportements discriminatoires. La mention de compétences analytiques ou de l’aptitude à travailler en équipe s’accompagne de moins de différences de traitement entre hommes et femmes. Ces qualités, jugées moins genrées, semblent encourager une évaluation plus objective des candidatures. 

Au-delà du constat, l’étude renvoie les recruteurs à la portée de leurs mots. Les termes choisis pour rédiger une offre peuvent refléter des stéréotypes… mais aussi façonner l’audience qui répondra. Des travaux récents montrent par exemple que remplacer des formulations genrées par un vocabulaire neutre augmente la diversité des candidatures, et notamment la proportion de femmes dans des métiers masculinisés  

Retrouvez l’étude complète

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