Relier science et terrain : le projet professionnel de Milena Kozak

Rien ne la destinait à l’agriculture, pourtant Milena Kozak a bâti pas à pas un parcours riche en expériences, entre agronomie, viticulture et recherche appliquée. Conseillée par l’Apecita, la jeune diplômée veut aujourd’hui rapprocher les innovations scientifiques du terrain agricole pour répondre aux défis de demain.

Issue d’une famille éloignée du monde agricole, c’est par choix personnel que Milena Kozak décide, dès le lycée, d’emprunter cette voie. Après une seconde générale, elle s’oriente vers un bac technologique STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant). « Je voulais étudier le vivant, nos cultures, notre nourriture », confie-t-elle.

Son premier stage, dans l’aménagement d’espaces verts, lui ouvre la porte du concret. Mais c’est au DUT génie biologique, option agronomie, à Colmar, que Milena prend réellement conscience des exigences scientifiques du secteur. Après avoir validé son diplôme, elle choisit d’affiner ses compétences avec une licence professionnelle « Agriculture biologique, conseil et développement » (ABCD) suivie en apprentissage à Obernai, en partenariat avec VetAgroSup Clermont.

Ses stages – de la ferme de montagne en polyculture-élevage à Eurofins Agroscience Services – l’ancrent peu à peu dans l’expérimentation, le biocontrôle et les biostimulants. Elle y découvre la diversité des cultures et développe un intérêt croissant pour la vigne.

Un master pour élargir le champ

Conseillée par l’Apecita au moment décisif de la poursuite d’études, Milena choisit de prolonger son parcours par un master STAAE (sciences et technologies de l’agronomie, de l’agroalimentaire et de l’environnement), toujours à Colmar. « Je voulais rester technique, et non pas devenir ingénieure généraliste. »

Son stage de fin d’études au CIVA (Comité interprofessionnel des vins d’Alsace), en collaboration avec l’INRAE, porte sur le projet Vaccivine, une méthode innovante de prémunition des vignes contre le virus du court-noué. Recrutée ensuite en CDD d’un an au CIVA, elle devient chargée de mission matériel végétal et se voit confier la gestion de toute la filière plants de vigne en Alsace. Une responsabilité immense pour une jeune diplômée de 23 ans, qu’elle relève avec succès avant de tourner la page.

L’Apecita, un appui constant

Tout au long de ce parcours intense, Milena a pu compter sur un soutien précieux : celui de l’Apecita, présent à chaque étape pour l’accompagner dans ses choix. Elle a croisé le chemin de l’association dès le lycée puis de manière plus concrète lors de sa licence professionnelle. Marquée par une conférence de Jean-Michel Sotton, délégué régional, elle découvre alors la richesse des métiers accessibles. Désormais, c’est avec Emmanuelle Dazy, conseillère RH à l’antenne de Colmar, qu’elle échange régulièrement. « Elle m’aide à prendre du recul, à valoriser mes compétences, à croiser mes expériences avec les attentes du marché. Je sens que je peux vraiment compter sur elle. »

Et maintenant ?

Son contrat terminé en septembre dernier, Milena prend aujourd’hui le temps de réfléchir à la suite. Son ambition reste claire : jouer un rôle de passeuse entre la recherche, les innovations et les agriculteurs. « Je trouve dommage que le monde agricole soit parfois coupé des réalités scientifiques. Mon souhait, depuis le début, c’est d’être ce lien. »

Conseil, accompagnement, expérimentation, développement de solutions innovantes… les pistes sont multiples. Elle explore actuellement des opportunités variées, de la collectivité européenne d’Alsace à Veolia en passant par la FDSEA ou des structures de conseil et de développement agricole. Elle suit aussi une formation exclusivement féminine, Les Potenti’elles, qui vise à dynamiser les projets professionnels et à prendre confiance dans ses choix.

Entre agronomie et viticulture, Milena ne veut pas choisir : elle souhaite rester ouverte à toutes les filières. « Les problématiques se ressemblent et demandent la même hauteur de vue », souligne-t-elle. Si elle envisage aussi l’entrepreneuriat, son moteur reste la même conviction : mettre ses compétences au service des agriculteurs et contribuer à rapprocher science et terrain.