Fromagerie Paul Dischamp : un siècle de savoir-faire et une quête de talents pour l’avenir
Née en 1911 au cœur du Puy-de-Dôme, la Fromagerie Paul Dischamp s’est imposée comme une référence du fromage auvergnat et pyrénéen. Mais derrière ses quatre sites de production et son savoir-faire centenaire, l’entreprise familiale doit relever un défi de taille : recruter dans un contexte marqué par la rareté de certains profils, l’éloignement géographique et les contraintes horaires. Pour attirer et fidéliser ses salariés, elle mise sur la formation, l’apprentissage et de véritables perspectives d’évolution.
Créée en 1911 par Jean Dischamp, petit artisan visionnaire, la Fromagerie Paul Dischamp est née d’une idée simple : transformer des caves à vin désaffectées en caves d’affinage pour le Saint-Nectaire. Plus d’un siècle plus tard, l’entreprise familiale a grandi, s’est modernisée, mais n’a jamais renié son indépendance ni son ancrage local. Aujourd’hui dirigée par Arnaud Dischamp, arrière-petit-fils du fondateur, elle emploie près de 240 salariés et une quarantaine d’intérimaires répartis sur quatre sites de production qui reflètent toute la richesse du terroir auvergnat et pyrénéen.
À Sayat, près de Clermont-Ferrand, le siège historique concentre les caves d’affinage du Saint-Nectaire fermier, du Cantal et du Salers, ainsi que les services administratifs du groupe.
À Saint-Nectaire, la Laiterie de la Montagne produit tous les fromages AOP du groupe ainsi que diverses spécialités d’Auvergne, et dispose d’un atelier de découpe et de conditionnement certifié IFS et Vlog.
À Saint-Flour, un atelier moderne est dédié à la fabrication et à l’affinage du Cantal AOP, avec un lait collecté localement et une traçabilité renforcée.
Enfin, à Cescau et Bethmale, dans les Pyrénées, deux petites unités perpétuent un savoir-faire artisanal et la production de fromages typiques de la région.
Des métiers techniques et passionnants
Dans les coulisses de la fabrication, une palette de métiers très diversifiés s’active chaque jour. Les techniciens relation producteurs, véritables experts du lait, conseillent les éleveurs, veillent à la qualité et apportent leur expertise technique sur la fabrication. Les chauffeurs-ramasseurs, figures emblématiques de la fromagerie, sillonnent les routes du Massif central, souvent de nuit, pour collecter le lait auprès des fermes.
« Viennent ensuite les préparateurs, les fromagers et les affineurs, garants du goût et de la qualité. Du pilotage de la pasteurisation à la maîtrise des recettes, en passant par le salage, le pressage ou l’affinage dans les caves, leur travail demande autant de rigueur et d’autonomie que de passion, détaille Sophie Harismendy-Lebas, DRH de l’entreprise. Les opérateurs de conditionnement assurent quant à eux la découpe, l’emballage et la préparation des commandes, avec une exigence d’hygiène et de rapidité indispensable pour respecter les délais et les normes de qualité. »
À cela s’ajoutent les métiers de la maintenance, essentiels pour faire tourner des installations complexes mêlant froid, hydraulique et automatisation, mais aussi les fonctions support – qualité, R&D, commerce, ressources humaines – qui contribuent toutes au bon fonctionnement de l’ensemble.
Un recrutement sous tension
Malgré la diversité de ses métiers, la Fromagerie Paul Dischamp se heurte à une réalité difficile : celle d’un recrutement sous haute tension. Certains postes sont rares sur le marché, comme les chauffeurs-ramasseurs ou les techniciens de maintenance. La localisation rurale, l’absence de transports en commun, le manque de logements disponibles et la pénurie de services publics comme la garde d’enfants compliquent encore la donne.
À cela s’ajoutent les contraintes de production : horaires en 3×8, travail le week-end ou la nuit… autant de réalités qui rebutent parfois les candidats. Résultat, malgré tous ses efforts, l’entreprise manque en permanence d’une vingtaine de salariés. « C’est aussi le cas pour les postes de managers, de type responsable d’équipe, qui sont de plus en plus à recruter » regrette la DRH.
Miser sur la formation et l’apprentissage
Face à ces difficultés, l’entreprise déploie un large éventail d’initiatives pour attirer ses futurs collaborateurs. Elle mise notamment sur le recrutement par simulation en partenariat avec France Travail, une méthode permettant d’évaluer les compétences au-delà des simples diplômes. Les offres d’emploi sont diffusées sur plusieurs canaux stratégiques, tels que France Travail, Indeed et LinkedIn, sans oublier l’Apecita pour cibler les profils agri/agro.
L’entreprise a aussi fait le choix d’une ouverture maximale des recrutements. « Notre credo ? Venez comme vous êtes ! Pas besoin d’avoir une expérience préalable dans l’agroalimentaire : ce qui compte, ce sont avant tout les qualités humaines, insiste Sophie Harismendy-Lebas. Autonomie, rigueur, polyvalence et envie d’apprendre font partie des critères essentiels. »
Pour accompagner les nouvelles recrues, la Fromagerie a mis en place une solide politique de formation interne, s’appuyant sur le compagnonnage. L’apprentissage est également au cœur de la stratégie, avec plusieurs jeunes formés chaque année qui, pour certains, grimpent les échelons jusqu’à des postes à responsabilité. Le directeur industriel actuel a lui-même commencé comme apprenti avant de devenir chef d’équipe, responsable de site puis directeur. Ce type de progression illustre la volonté de l’entreprise d’offrir des opportunités d’évolution à celles et ceux qui souhaitent s’investir durablement.
« Pour répondre à nos besoins, nous essayons également de développer des titres professionnels et CQP en partenariat avec d’autres entreprises régionales mais ce sont des dossiers complexes à monter. »
Une entreprise qui donne du sens
Malgré les contraintes, la fidélité des salariés et leur attachement au métier restent forts. Travailler dans le fromage, c’est aussi travailler pour un produit de terroir, porteur de sens et de fierté. « Ce sont des métiers exigeants mais passionnants, résume Sophie Harismendy-Lebas. Ceux qui s’y épanouissent restent longtemps, car ils trouvent une véritable reconnaissance dans leur savoir-faire et dans le produit final. »
La Fromagerie Paul Dischamp, entreprise centenaire enracinée dans le Puy-de-Dôme, continue ainsi d’écrire son histoire, entre tradition, innovation et quête permanente de talents pour faire perdurer l’excellence fromagère auvergnate.
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