De la fourme à la ferme : le parcours d’Aurélie Passel
Après vingt années passées à animer le syndicat de la Fourme de Montbrison, Aurélie Passel s’apprête à tourner une page. Son itinéraire professionnel l’a menée du rêve d’être vétérinaire à la promotion d’une AOP qu’elle aura fièrement défendue, avant de préparer sa deuxième partie de carrière et son installation sur la ferme familiale.
Au départ, Aurélie Passel voulait devenir vétérinaire. Faute d’admission, elle bascule vers des études de pharmacie où elle découvre notamment les cours de botanique. C’est ce qui la pousse alors à se réorienter, un an plus tard, vers un BTSA en productions végétales et protection des cultures. « Ma famille avait une maison dans les Cévennes et j’avais pour projet de m’installer comme productrice d’oignons doux, explique-t-elle. J’ai donc choisi de compléter mon cursus par un BTSA ACSE en un an pour acquérir toutes les compétences en gestion et économie nécessaires au bon fonctionnement d’une exploitation. Mais avant de me lancer, j’ai préféré dans un premier temps travailler avant comme salariée et c’est ainsi que j’ai débuté chez Agri Sud Est à Montbrison où je gérai un magasin d’approvisionnement et je me déplaçais dans les fermes pour vendre tous les produits nécessaires à la conduite des animaux et des cultures. » Un premier job qui lui fera croiser la route de celui qui allait devenir son mari mais aussi de producteurs de fourme de Montbrison avec qui elle échange régulièrement sur l’intérêt qu’elle porte à ce produit.
« En 2005, l’un des éleveurs, membre du syndicat, m’a fait savoir que leur animatrice allait quitter son poste et c’est ainsi que j’ai postulé pour la remplacer. Les oignons doux, ça sera finalement pour mon jardin ! Mais je ne regrette en rien ce choix ! »
Un métier aux multiples facettes
Être animatrice d’une petite appellation comme la Fourme de Montbrison, c’est cumuler les casquettes. Là où de grandes AOP disposent d’équipes spécialisées, Aurélie a dû jouer tous les rôles à la fois.
Aurélie organise la vie institutionnelle du syndicat : conseils d’administration, assemblées générales, commissions thématiques, budgets, comptabilité, demande de subventions… Elle s’assure que le cahier des charges de l’AOP est respecté en organisant des jurys de dégustateurs, en effectuant des contrôles internes chez les producteurs et les fromagers et en échangeant avec l’organisme certificateur.. Elle veille aussi à protéger l’appellation contre les usurpations. Elle contribue également à l’évolution du cahier des charges, un processus qui s’étale souvent sur plusieurs années.
Aurélie accompagne aussi les producteurs sur des sujets variés : qualité du lait cru, alimentation des troupeaux, santé animale, techniques d’affinage. Elle coordonne des groupes de travail, organise des formations, des visites d’étude et des journées d’échanges.
La communication fait partie intégrante de son quotidien. Relations presse, animation des réseaux sociaux et du site internet, création de supports de promotion (fiches recettes, dépliants, ouvrages), partenariats avec offices de tourisme et collectivités : l’objectif était clair, faire connaître et reconnaître la Fourme de Montbrison. « Chaque année, je coordonne la présence du syndicat dans de grands salons professionnels et des événements grand public comme les Journées de la Fourme, qui attirent 70 000 visiteurs début octobre, et le Bike and Fourme Festival, organisé à la station de Chalmazel. »
Fédérer et représenter
Enfin, son rôle consiste à créer du lien entre les producteurs et à représenter l’appellation au niveau régional, national et parfois européen. Aurélie participe ainsi aux commissions du Cnaol (Comité national des appellations d’origine laitières) et dialogue régulièrement avec des élus, des financeurs et ses collègues des autres AOP.
« C’est un métier où l’on ne s’ennuie jamais, avoue-t-elle. Je peux enchaîner une réunion de commission, un contrôle sur une ferme et l’organisation d’une conférence de presse dans la même semaine. C’est ce qui m’a vraiment plu dans ce poste : la polyvalence des missions, l’autonomie et surtout l’utilité concrète. Je sais que mon travail a des retombées concrètes pour la filière et ses 200 emplois. »
S’impliquer à 100 % dans la ferme familiale
Mais après vingt ans passés au syndicat, Aurélie Passel a choisi de se consacrer pleinement à l’exploitation familiale, où son mari et son fils produisent une gamme d’une large gamme de fromages de vache et de chèvre comme la brique du Forez. Jusqu’ici salariée à temps partiel, elle devient désormais associée à part égale. « J’avais besoin de ne plus partager mon esprit entre deux métiers », explique-t-elle. Son installation répond aussi au besoin de main-d’œuvre à la ferme et marque un choix de vie : ralentir un peu le rythme tout en s’impliquant à 100 % dans un projet familial.
Le départ d’Aurélie laisse vacant un poste central pour la filière. Le syndicat a lancé un recrutement via l’Apecita. Le profil recherché ? Plus une personnalité qu’un diplôme. « Il faut être autonome, polyvalent, capable de passer d’un dossier de subvention complexe à l’organisation d’un grand événement festif, insiste-t-elle. La solitude au bureau ne doit pas effrayer, tout comme la prise de parole en public devant producteurs ou partenaires. Mais pour un candidat curieux, motivé et désireux de s’investir dans la durée, le poste offre une expérience professionnelle unique : celle d’incarner et de défendre une très belle appellation d’origine ! »
La Fourme de Montbrison, un bleu pas comme les autres
- AOP depuis 1972 (séparée de la Fourme d’Ambert en 2002).
- Fromage persillé de vache, au lait cru ou pasteurisé, affiné grâce à une technique unique : l’égouttage en chenaux d’épicéa, qui lui donne une croûte orangée et une pâte jaune.
- Une petite appellation : environ 630 tonnes produites par an, 58 producteurs de lait et 7 fabricants (3 laiteries et 4 fermiers).
- Un bleu doux et accessible, apprécié pour sa finesse et sa texture souple.
- Inscrite au patrimoine culturel immatériel national de l’UNESCO, la Fourme de Montbrison incarne un terroir et un savoir-faire uniques dans le Forez.
Après vingt années passées à animer le syndicat de la Fourme de Montbrison, Aurélie Passel s’apprête à tourner une page. Son itinéraire professionnel l’a menée du rêve d’être vétérinaire à la promotion d’une AOP qu’elle aura fièrement défendue, avant de préparer sa deuxième partie de carrière et son installation sur la ferme familiale.
Au départ, Aurélie Passel voulait devenir vétérinaire. Faute d’admission, elle bascule vers des études de pharmacie où elle découvre notamment les cours de botanique. C’est ce qui la pousse alors à se réorienter, un an plus tard, vers un BTSA en productions végétales et protection des cultures. « Ma famille avait une maison dans les Cévennes et j’avais pour projet de m’installer comme productrice d’oignons doux, explique-t-elle. J’ai donc choisi de compléter mon cursus par un BTSA ACSE en un an pour acquérir toutes les compétences en gestion et économie nécessaires au bon fonctionnement d’une exploitation. Mais avant de me lancer, j’ai préféré dans un premier temps travailler avant comme salariée et c’est ainsi que j’ai débuté chez Agri Sud Est à Montbrison où je gérai un magasin d’approvisionnement et je me déplaçais dans les fermes pour vendre tous les produits nécessaires à la conduite des animaux et des cultures. » Un premier job qui lui fera croiser la route de celui qui allait devenir son mari mais aussi de producteurs de fourme de Montbrison avec qui elle échange régulièrement sur l’intérêt qu’elle porte à ce produit.
« En 2005, l’un des éleveurs, membre du syndicat, m’a fait savoir que leur animatrice allait quitter son poste et c’est ainsi que j’ai postulé pour la remplacer. Les oignons doux, ça sera finalement pour mon jardin ! Mais je ne regrette en rien ce choix ! »
Un métier aux multiples facettes
Être animatrice d’une petite appellation comme la Fourme de Montbrison, c’est cumuler les casquettes. Là où de grandes AOP disposent d’équipes spécialisées, Aurélie a dû jouer tous les rôles à la fois.
Aurélie organise la vie institutionnelle du syndicat : conseils d’administration, assemblées générales, commissions thématiques, budgets, comptabilité, demande de subventions… Elle s’assure que le cahier des charges de l’AOP est respecté en organisant des jurys de dégustateurs, en effectuant des contrôles internes chez les producteurs et les fromagers et en échangeant avec l’organisme certificateur.. Elle veille aussi à protéger l’appellation contre les usurpations. Elle contribue également à l’évolution du cahier des charges, un processus qui s’étale souvent sur plusieurs années.
Aurélie accompagne aussi les producteurs sur des sujets variés : qualité du lait cru, alimentation des troupeaux, santé animale, techniques d’affinage. Elle coordonne des groupes de travail, organise des formations, des visites d’étude et des journées d’échanges.
La communication fait partie intégrante de son quotidien. Relations presse, animation des réseaux sociaux et du site internet, création de supports de promotion (fiches recettes, dépliants, ouvrages), partenariats avec offices de tourisme et collectivités : l’objectif était clair, faire connaître et reconnaître la Fourme de Montbrison. « Chaque année, je coordonne la présence du syndicat dans de grands salons professionnels et des événements grand public comme les Journées de la Fourme, qui attirent 70 000 visiteurs début octobre, et le Bike and Fourme Festival, organisé à la station de Chalmazel. »
Fédérer et représenter
Enfin, son rôle consiste à créer du lien entre les producteurs et à représenter l’appellation au niveau régional, national et parfois européen. Aurélie participe ainsi aux commissions du Cnaol (Comité national des appellations d’origine laitières) et dialogue régulièrement avec des élus, des financeurs et ses collègues des autres AOP.
« C’est un métier où l’on ne s’ennuie jamais, avoue-t-elle. Je peux enchaîner une réunion de commission, un contrôle sur une ferme et l’organisation d’une conférence de presse dans la même semaine. C’est ce qui m’a vraiment plu dans ce poste : la polyvalence des missions, l’autonomie et surtout l’utilité concrète. Je sais que mon travail a des retombées concrètes pour la filière et ses 200 emplois. »
S’impliquer à 100 % dans la ferme familiale
Mais après vingt ans passés au syndicat, Aurélie Passel a choisi de se consacrer pleinement à l’exploitation familiale, où son mari et son fils produisent une gamme d’une large gamme de fromages de vache et de chèvre comme la brique du Forez. Jusqu’ici salariée à temps partiel, elle devient désormais associée à part égale. « J’avais besoin de ne plus partager mon esprit entre deux métiers », explique-t-elle. Son installation répond aussi au besoin de main-d’œuvre à la ferme et marque un choix de vie : ralentir un peu le rythme tout en s’impliquant à 100 % dans un projet familial.
Le départ d’Aurélie laisse vacant un poste central pour la filière. Le syndicat a lancé un recrutement via l’Apecita. Le profil recherché ? Plus une personnalité qu’un diplôme. « Il faut être autonome, polyvalent, capable de passer d’un dossier de subvention complexe à l’organisation d’un grand événement festif, insiste-t-elle. La solitude au bureau ne doit pas effrayer, tout comme la prise de parole en public devant producteurs ou partenaires. Mais pour un candidat curieux, motivé et désireux de s’investir dans la durée, le poste offre une expérience professionnelle unique : celle d’incarner et de défendre une très belle appellation d’origine ! »
La Fourme de Montbrison, un bleu pas comme les autres
- AOP depuis 1972 (séparée de la Fourme d’Ambert en 2002).
- Fromage persillé de vache, au lait cru ou pasteurisé, affiné grâce à une technique unique : l’égouttage en chenaux d’épicéa, qui lui donne une croûte orangée et une pâte jaune.
- Une petite appellation : environ 630 tonnes produites par an, 58 producteurs de lait et 7 fabricants (3 laiteries et 4 fermiers).
- Un bleu doux et accessible, apprécié pour sa finesse et sa texture souple.
- Inscrite au patrimoine culturel immatériel national de l’UNESCO, la Fourme de Montbrison incarne un terroir et un savoir-faire uniques dans le Forez.
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