Projet Biojet : vers une aviation plus verte grâce avec aux agriculteurs de la Cavac
En juillet dernier, la coopérative agricole Cavac et le groupe familial Dubreuil – acteur du transport aérien via Air Caraïbes et French bee – ont formalisé un partenariat innovant en Vendée : la mise en place d’un projet expérimental de production d’un carburant aérien végétal nommé Biojet, cultivé localement en Vendée et dans les Deux-Sèvres.
Le dispositif invite les agriculteurs coopérateurs de Cavac à semer des oléagineux dits « précoces double culture » — tournesol, cameline, semés fin juin après la moisson — pour pousser pendant 90 jours, être récoltés, triturés, puis transformés en huile, avant remise à un pétrolier chargé de produire le Biojet. Les cultures respectent un cahier des charges agroenvironnemental strict, garantissant qu’il ne s’agit pas de cultures de substitution, mais d’un complément rémunérateur pour les exploitants.
Le projet répond à trois enjeux majeurs : la décarbonation du transport aérien, en cohérence avec l’exigence de l’Union européenne d’atteindre 6 % d’intégration de carburants durables (SAF) d’ici 2030 ; la création de revenus complémentaires pour les agriculteurs engagés dans cette nouvelle filière bas carbone ; et la protection des sols, avec un couvert végétal estival favorisant biodiversité, pollinisation et enrichissement du sol en carbone via le broyage des résidus
Des dirigeants convaincus par la démarche
Selon Olivier Joreau, directeur général de Cavac, ce projet incarne la volonté de l’agriculture locale de relever le « double défi » de l’alimentation et de la réduction de l’empreinte carbone. Il affirme que Cavac souhaite démontrer que des solutions locales et durables sont possibles dès aujourd’hui. Du côté du groupe Dubreuil, Paul-Henri Dubreuil, PDG, souligne la cohérence stratégique de l’initiative, alliant deux métiers historiques — aérien et machinisme agricole — tout en soutenant les agriculteurs du territoire, avec l’ambition, à terme, de faire voler une partie de la flotte avec du Biojet.
Une douzaine d’agriculteurs (essentiellement en Vendée et Deux-Sèvres) participent à cette phase expérimentale. Parmi eux, Patrice Ayrault consacre 15 hectares de son exploitation céréalière à la culture de tournesol pour le projet. Il y voit une façon de diversifier ses revenus tout en protégeant ses sols, grâce à une culture rapide à faible besoin en eau et avec un risque maîtrisé.
Les premiers résultats sont attendus fin 2025, permettant d’évaluer l’intérêt agronomique, environnemental et économique de cette filière Biojet made in France. L’objectif est d’amplifier l’initiative et d’inciter d’autres exploitations à rejoindre le mouvement
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