Un jeune sur quatre amorce un virage professionnel dès les premières années de sa vie active
Changer de voie professionnelle n’est plus l’exception, mais une étape de plus en plus fréquente dans le parcours des jeunes actifs. C’est ce que révèle la dernière étude du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) publiée en mars dernier, qui souligne qu’un quart des jeunes ayant terminé leurs études en 2017 ont amorcé une réorientation de carrière seulement trois ans après leur entrée sur le marché du travail.
Menée entre 2020 et 2023 dans le cadre de la seconde vague de l’enquête Génération 2017, l’étude du Céreq met en lumière une réalité souvent sous-estimée : 24 % des jeunes diplômés ou sortis du système scolaire ont engagé une démarche de changement de carrière moins de cinq ans après leur entrée dans la vie active.
« Si les jeunes confrontés à des difficultés d’insertion sont particulièrement concernés, la non-concordance de l’emploi avec la formation et l’absence d’épanouissement professionnel constituent aussi des motivations importantes du changement » soulignent les auteurs de l’étude.
Ce chiffre englobe ceux qui ont changé de secteur d’activité, ceux qui ont repris une formation pour se reconvertir, et ceux qui, après une première expérience professionnelle, ont radicalement revu leurs ambitions.
Des motivations multiples et des profils variés
Parmi les motifs de réorientation les plus fréquents, on retrouve l’attirance pour un autre domaine professionnel (84 %), la volonté de donner davantage de sens à son travail (77 %), de mieux concilier vies professionnelle et personnelle, et d’améliorer ses conditions de travail (67 % dans les deux cas). Par ailleurs, 58 % des jeunes expriment aussi le désir d’augmenter leur rémunération.
Ces transitions traduisent parfois une contrainte imposée par la précarité ou des conditions de travail décevantes. Ainsi, 31% des jeunes ayant connu du chômage persistant se réorientent (contre 24% en moyenne). Cette proportion s’élève même à 40 % pour les diplômés du supérieur dans ce cas.
42% des jeunes estimant que leur emploi ne correspondait pas à leur formation et qui ne s’y épanouissaient pas ont également entrepris des démarches de réorientation.
Des résultats positifs pour un processus exigeant
Les démarches de réorientation nécessitent engagement personnel, effort financier et souvent un éloignement temporaire de l’emploi. Ainsi les jeunes en reconversion ont passé seulement 66 % de leur temps en emploi entre 2020 et 2023 contre 79 % pour les autres.
Globalement, ils ont connu une plus grande mobilité professionnelle : 88 % ont quitté leur emploi de 2020 contre 53 % des jeunes n’ayant effectué aucune démarche de réorientation.
Parmi les jeunes ayant engagé des démarches : 18% considèrent leur réorientation aboutie et 92% de ceux qui ont abouti sont en emploi six ans après leurs études contre 82 % de ceux n’ayant pas entamé de réorientation.
De plus, 95 % de ceux qui ont abouti déclarent se réaliser professionnellement en 2023 contre seulement 71 % en 2020.
Une nécessité de renforcer les dispositifs d’accompagnement
L’étude souligne l’importance de l’accompagnement et de la formation dans les processus de réorientation. Les dispositifs tels que le Compte personnel de formation (CPF) et le Conseil en évolution professionnelle (CEP) jouent un rôle crucial dans la concrétisation de ces projets.
« Cette enquête met en lumière la nécessité de soutenir les jeunes dans leurs démarches de réorientation, en particulier ceux qui rencontrent des difficultés d’insertion, concluent les auteurs. Les dispositifs d’accompagnement doivent être renforcés pour aider les jeunes à naviguer dans ces transitions professionnelles complexes. »
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