Réforme de l’entretien professionnel : place à l’entretien de parcours professionnel
Dans une logique de développement continu des compétences et de mobilité interne, l’« entretien professionnel » devient l’« entretien de parcours professionnel ». Un changement de terminologie qui traduit une volonté : dépasser la simple formalité RH pour en faire un levier de progression et de sécurisation des trajectoires professionnelles.
Jusqu’ici organisé tous les deux ans, l’entretien de parcours professionnel se tiendra désormais tous les quatre ans, avec un état des lieux récapitulatif tous les huit ans (contre six auparavant).
Pour les nouveaux collaborateurs, un premier entretien devra être proposé dans l’année suivant leur embauche, puis un entretien bilan sept ans après le premier.
Autre évolution notable : l’entretien n’aura plus à être systématiquement réalisé après un congé long (maternité, parental, sabbatique, longue maladie…). Il ne sera désormais obligatoire que si aucun entretien n’a été conduit dans les douze mois précédents.
La réforme aura aussi des conséquences sur les accords de branche puisque plusieurs conventions ont déjà encadré les modalités de l’entretien professionnel. Les partenaires sociaux disposent jusqu’au 1er octobre 2026 pour adapter ces accords à la nouvelle réglementation. À défaut, ce sont les nouvelles règles de périodicité qui s’appliqueront automatiquement. Pour les entreprises qui n’appliquent pas un accord d’entreprise ou de branche, l’entretien de parcours professionnel devrait entrer en vigueur au 4ème trimestre (en attente de précisions de la part du Ministère du travail).
Un contenu enrichi et tourné vers l’avenir
L’entretien de parcours professionnel ne porte toujours pas sur l’évaluation du travail du salarié. Il s’articule désormais autour de cinq axes clés :
- les compétences et qualifications mobilisées et leur évolution ;
- le parcours professionnel et les perspectives d’emploi ;
- les besoins de formation et les projets personnels ;
- les souhaits d’évolution (mobilité, reconversion, VAE, bilan de compétences) ;
- l’utilisation du compte personnel de formation (CPF) et les dispositifs d’accompagnement.
L’objectif est clair : mieux anticiper les transformations des métiers et accompagner les salariés dans leur évolution ou reconversion.
A noter que dans les entreprises de moins de 300 salariés, les collaborateurs pourront désormais bénéficier de l’appui d’un conseiller en évolution professionnelle pour préparer leurs entretiens et construire leur parcours.
Un entretien de mi-carrière renforcé
La réforme s’accompagne également d’une redéfinition de l’entretien de mi-carrière, désormais à organiser dans les deux mois suivant la visite médicale de mi-carrière. Ce rendez-vous aborde non seulement les perspectives d’évolution ou de formation, mais aussi les conditions d’adaptation du poste et la prévention de l’usure professionnelle, afin d’encourager le maintien dans l’emploi.
Le texte accorde une place renforcée aux parcours des salariés de plus de 55 ans. L’entretien organisé dans les deux années précédant le 60e anniversaire devra aborder les conditions de maintien dans l’emploi, les possibilités d’aménagement de fin de carrière et les modalités de retraite progressive. Une démarche qui vise à mieux valoriser l’expérience et prévenir les exclusions liées à l’âge.
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