Génération Z : réaliste, exigeante et engagée – la fin des clichés sur les jeunes diplômés 

On les dit « zappeurs », « allergiques à l’effort », « anti-management » … La Génération Z serait ingérable, insaisissable, peu fidèle et obsédée par le sens. Pourtant, les résultats de l’enquête OpinionWay pour l’ANDRH (l’association nationale des DRH), Workday et ISG RH, menée auprès de jeunes actifs Bac+5, dressent un portrait bien différent. Loin du désengagement souvent annoncé, cette génération place le travail au cœur de son équilibre personnel, aspire à des responsabilités et veut contribuer à un modèle d’entreprise plus humain et plus responsable. 

Premier mythe battu en brèche : la Génération Z n’a pas tourné le dos au travail. Bien au contraire, 81 % déclarent être satisfaits de leur vie professionnelle, soit bien plus que la moyenne nationale des salariés (67 %). Le travail reste un pilier identitaire, mais pas à n’importe quel prix. 

Ce que ces jeunes diplômés refusent, c’est le travail “abîmant”, celui qui empiète sur leur vie personnelle ou trahit les promesses d’un équilibre annoncé. Comme le résume Matthieu Bax, DRH Parfums Christian Dior et vice-président de l’ANDRH, « cette enquête démontre que la Génération Z n’est pas moins engagée au travail mais que son engagement et sa fidélisation révèlent des exigences ou des aspirations fortes, ancrées sur : les équilibres, la flexibilité, la confiance et l’autonomie. » 

Une génération lucide face à l’intelligence artificielle 

Autre surprise : la Génération Z ne sacralise pas la technologie. Si 63 % jugent l’intelligence artificielle déjà utile à leur travail, près des trois quarts (73 %) accepteraient de rejoindre une entreprise qui en interdit l’usage. Le pragmatisme prime sur la fascination. 

Pour Hubert Cotté, Country Manager France chez Workday, « la génération Z aborde l’intelligence artificielle avec pragmatisme. Elle l’accueille positivement, mais sans la considérer comme une fin en soi. Comme leurs aînés, qui sont passés de l’enthousiasme initial à une recherche de valeur concrète, ces jeunes diplômés attendent aujourd’hui de l’IA qu’elle démontre son impact réel au quotidien dans les organisations. »   

Des carrières fidèles… mais sous conditions 

Le cliché du jeune qui “zappe” au moindre prétexte est lui aussi à nuancer. Si un tiers des répondants se projette dans une carrière avec plus de cinq employeurs, 21 % n’envisagent qu’un ou deux employeurs sur l’ensemble de leur vie professionnelle. Entre ces deux extrêmes se dessine une forme de fidélité conditionnelle : rester tant que les attentes réciproques sont respectées. 

Un modèle d’engagement plus contractuel, plus explicite, qui s’éloigne du lien de loyauté implicite des générations précédentes. 

Manager, oui. Mais autrement. 

Contrairement aux idées reçues, la Génération Z ne fuit pas les responsabilités managériales. 76 % estiment qu’encadrer une équipe est indispensable à une carrière réussie, et 83 % souhaitent alterner entre postes avec et sans management au fil de leur parcours. 

Le management qu’ils plébiscitent est fondé sur la coopération, la reconnaissance et la confiance, loin des modèles autoritaires ou du contrôle permanent. Ils aspirent à devenir des leaders inspirants, engagés et performants à la fois. 

Vers un leadership humaniste et durable 

La Génération Z redéfinit les contours du pouvoir en entreprise. Le “bon dirigeant” doit, selon eux, faire preuve de trois qualités : la performance économique (44 %), la capacité à fédérer (42 %) et l’engagement sociétal (42 %). 

Pour ces jeunes actifs, le bien-être des collaborateurs (76 %) passe avant la réussite économique (64 %). Une hiérarchie des priorités qui interroge, mais qui ne signe pas la fin de la performance — plutôt une nouvelle définition de la réussite. 

Un réalisme teinté d’humanisme 

En filigrane, l’étude révèle une génération réaliste, exigeante et profondément humaniste. Elle ne rejette pas l’entreprise : elle veut la transformer. Son ambition : réconcilier performance et équilibre, réussite et valeurs, technologie et humanité. 

« Ces aspirations, appelées à devenir transgénérationnelles, invitent les organisations à repenser leurs modèles de management et de leadership », conclut Matthieu Bax. 

La question, désormais, est moins de savoir ce que la Génération Z veut… que de savoir si les entreprises sont prêtes à évoluer à son rythme. 

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