Luc Delaporte, délégué régional du CNEAP Hauts-de-France : « Plusieurs leviers à activer pour accroître le nombre d’apprenants. »
Avec 17 établissements, plus de 8 000 jeunes formés chaque année et un taux d’insertion de 90 %, le CNEAP s’impose comme le premier réseau d’enseignement agricole de la région Hauts-de-France. Porté par des actions concrètes pour attirer les jeunes, lutter contre le décrochage scolaire et s’adapter aux défis de demain, il entend participer activement à la montée en puissance des formations du vivant. Rencontre avec son délégué régional, Luc Delaporte.
Le Cneap est un acteur majeur de l’enseignement agricole en Hauts-de-France. Quelle est son envergure aujourd’hui ?
Nous comptons 17 établissements privés dans les Hauts-de-France, qui accueillent 5 750 élèves, 2 300 apprentis et dispensent près de 300 000 heures de formation continue chaque année. Au total, ce sont environ 1 200 personnes qui travaillent dans notre réseau. Cela fait du CNEAP le premier réseau d’enseignement agricole de la région, avec près de la moitié des élèves formés dans nos établissements.
Quels types de formations proposez-vous ?
Nous couvrons l’ensemble des métiers de la nature et du vivant : production agricole, transformation, commercialisation, agroéquipement, environnement, paysage, forêt, animation des territoires ou encore services à la personne. Nos formations sont accessibles dès la 4e jusqu’au Bac+3, en formation initiale à temps plein, en apprentissage ou en formation continue. Notre taux d’insertion est de 90 %, ce qui témoigne de la pertinence de notre offre.
Comment évoluent les effectifs dans vos établissements ?
Globalement, les établissements se portent bien. Depuis 2022, le nombre d’élèves s’est stabilisé. En revanche, le nombre d’apprentis a fortement augmenté ces dernières années, même si la croissance est désormais plus modérée – autour de 2 à 3 % par an, après des hausses de plus de 20 %.
Quelles sont vos actions pour renforcer l’attractivité de vos formations ?
Nous organisons de nombreuses portes ouvertes et participons à des salons étudiants pour faire connaitre à un large public nos formations et la diversité des métiers auxquelles elles préparent. Nous serons aussi présents au salon Innov-Agri, sur le stand B30-04, non loin de celui de l’Apecita. (NDLR – sur le stand du Cneap, l’Institut Saint Eloi de Bapaume (62), membre du réseau, proposera aux visiteurs du Salon, de tester leur simulateur de conduites.)
Nous œuvrons également pour rendre nos établissements plus attractifs. Nous avons par exemple créé un consortium Erasmus + qui nous a permis de faire partir 850 jeunes à l’étranger l’an passé, soit environ 10% de nos effectifs. C’est un vrai atout en matière d’ouverture et de valorisation de parcours.
La dernière loi d’orientation agricole fixe comme objectif d’augmenter de 30 % par rapport à 2022 le nombre d’apprenants dans les formations agricoles techniques. Comment le Cneap entend relever ce défi ?
C’est pour nous un challenge de taille, d’autant que nos établissements sont souvent situés en zones rurales. Pour accueillir davantage d’apprentis, il faudrait construire de nouveaux internats. Mais cela nécessite des investissements importants que les établissements ne peuvent pas assumer seuls. Malheureusement, la région Hauts-de-France a suspendu son aide à l’investissement, ce qui freine notre capacité à nous développer.
Augmenter le nombre d’apprenants passe aussi par la lutte contre le décrochage scolaire. En CAPA, Bac Pro ou BTS, nous perdons encore jusqu’à 20 % des jeunes en cours de route, pas tous en raison du décrochage mais ils restent nombreux. C’est pour cela que le Cneap Hauts-de-France a mis en place le dispositif « Accroche-toi ». Dans nos établissements, des salariés référents sont chargés d’identifier et d’accompagner les jeunes en difficulté. C’est un service d’écoute, d’orientation et de coaching, qui peut aussi orienter vers des spécialistes en cas de troubles spécifiques. L’objectif est clair : garder nos élèves jusqu’à l’obtention de leur diplôme.
Parmi les autres leviers pour augmenter le nombre d’apprenants dans l’enseignement agricole, le gouvernement a décidé d’introduire un nouveau diplôme : le Bachelor agro. Le Cneap Hauts-de-France le proposera-t-il ?
Oui. L’Institut de Genech, membre de notre réseau, fait partie des établissements pilotes retenus en France pour préfigurer ce nouveau Bachelor agro qui sera déployé à la rentrée 2026. Nous attendons encore la publication de certains textes pour avancer sur le sujet mais c’est une belle opportunité pour offrir des parcours encore mieux adaptés aux besoins des filières.
Zoom : Le Cneap fête ses 50 ans
L’année 2025 est une année de célébration pour le réseau CNEAP, qui fête son 50e anniversaire avec un Tour de France : une série de 12 congrès régionaux organisés tout au long de l’année, dont l’un a fait étape dans les Hauts-de-France le 20.
Ces événements visent à impliquer toutes les parties prenantes dans la co-construction du projet stratégique 2026-2031. Objectif : bâtir collectivement les grandes orientations de demain, au plus près des territoires, des besoins des filières, et des aspirations des jeunes. L’innovation pédagogique, la transition agroécologique et l’insertion professionnelle seront au cœur des débats.
Avec ses 173 lycées, 132 unités d’apprentissage et près de 100 centres de formation continue, le CNEAP forme chaque année plus de 55 000 apprenants.
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