Jeunesse : la Cour des comptes alerte sur l’inefficacité des politiques publiques 

Publié le 15 mai 2025
Temps de lecture estimé : 3 min

Dans son Rapport Public Annuel 2025, publié le 19 mars, la Cour des comptes pointe du doigt une préoccupation majeure : les politiques publiques en faveur de la jeunesse restent trop dispersées, peu lisibles et peu efficaces, malgré l’ampleur des enjeux sociaux, économiques et éducatifs. 

Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, l’action de l’État en direction des jeunes est marquée par une accumulation de dispositifs, souvent mal articulés, qui peinent à répondre aux besoins réels d’une génération confrontée à des parcours semés d’embûches : orientation scolaire incertaine, décrochage, précarité étudiante, difficultés d’accès à l’emploi et à l’autonomie. 

Un accompagnement trop fragmenté et inégal 

La Cour dénonce d’abord une absence de vision d’ensemble. De l’orientation au collège jusqu’à l’entrée sur le marché du travail, les politiques se succèdent sans réelle cohérence, ni suivi systématique de leur efficacité. 

Les dispositifs tels que l’obligation de formation pour les 16-18 ans, les parcours d’accompagnement vers l’emploi ou encore les aides à la mobilité sont jugés utiles, mais souvent mal ciblés et inégalement déployés selon les territoires. 

Un manque de pilotage stratégique 

Autre critique récurrente : l’absence de pilotage clair entre l’État, les collectivités locales, les établissements scolaires et les associations. La Cour recommande de clarifier le rôle de chaque acteur pour garantir que les jeunes soient effectivement repérés, accompagnés et suivis jusqu’à leur insertion. 

Le rapport insiste aussi sur le besoin d’une évaluation rigoureuse et régulière des dispositifs : « une politique publique qui ne s’évalue pas, c’est une politique qui risque de perdre son cap », rappellent les magistrats. 

Des leviers sous-exploités 

Le rapport souligne également que certains leviers d’accompagnement des jeunes restent sous-exploités, qu’il s’agisse de l’orientation, du soutien à la mobilité, ou de la lutte contre le non-recours aux dispositifs existants. 

Le constat est sans appel : trop de jeunes restent à l’écart des dispositifs publics, faute d’information claire ou d’un accompagnement adapté à leur situation. 

Ce que recommande la Cour des comptes 

Pour rendre ces politiques plus efficaces, la Cour formule plusieurs recommandations clés : 

– Clarifier les objectifs des dispositifs jeunesse et les rendre plus lisibles ; 
– Renforcer la coordination entre les acteurs publics et associatifs ; 
– Systématiser l’évaluation des dispositifs pour corriger rapidement leurs faiblesses ; 
– Mieux cibler les publics les plus fragiles, en particulier ceux qui décrochent du système scolaire ou peinent à s’insérer. 

Un enjeu de cohésion sociale 

Au-delà de la critique technique, la Cour rappelle que l’accompagnement de la jeunesse est un enjeu central de cohésion sociale et d’égalité des chances. Sans une action publique plus structurée et plus réactive, les risques d’exclusion et de reproduction des inégalités demeurent élevés. 

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