En Bretagne, « Armor de Thé » cultive l’espoir d’une filière locale
Ils sont une poignée à croire en une aventure encore inédite en Bretagne : faire pousser du thé sur les terres bretonnes. Dix producteurs, répartis du Finistère aux confins de l’Ille-et-Vilaine, avancent main dans la main pour relever un défi agricole ambitieux, porté par l’association « Armor de Thé ».
Tout commence en 2023 lors d’une formation collective organisée par la Chambre d’agriculture de Bretagne. Huit producteurs partagent alors une intuition commune : et si la Bretagne pouvait devenir une terre d’avenir pour la théiculture ? De cette réflexion naît l’association « Armor de Thé », officiellement créée début 2024. Depuis, la dynamique collective s’est amplifiée, attirant de nouveaux membres autour d’un objectif : construire ensemble les bases d’une filière bretonne.
Expérimenter, partager, structurer
Produire du thé en Bretagne n’a rien d’anodin. La culture, originaire des pentes humides de l’Himalaya, impose rigueur et patience. Pour les membres d’« Armor de Thé », la prudence est de mise. Plus de 6 000 plants ont été installés, issus de graines, de boutures ou de cultivars adaptés. Cette démarche progressive permet d’affiner les techniques de culture et de transformation, tout en limitant les risques financiers — un hectare de théiers nécessite entre 40 000 et 70 000 euros d’investissement, avant la première récolte attendue au bout de cinq ans.
« Armor de Thé » s’est structurée autour de valeurs fortes : respect des terroirs, des cycles biologiques, et une volonté de proposer un thé de qualité, produit de manière éthique et durable. Plusieurs producteurs ont d’ailleurs opté pour l’agriculture biologique, convaincus que la singularité d’un thé breton se construira dans l’harmonie entre l’homme, la plante et le sol.
Une dynamique collective
Face aux nombreuses questions techniques — choix des variétés, densité de plantation, fertilisation, lutte contre les maladies, modes de récolte et de transformation — l’association mise sur la force du collectif. Échanges d’expériences, visites régulières, achats groupés et lobbying auprès des institutions rythment le quotidien des membres. La marque « Armor de Thé » est désormais déposée, avec l’ambition de faire reconnaître ce thé breton à travers un label identifié et accessible au grand public.
L’avenir dira si ce pari audacieux transformera la Bretagne en une nouvelle terre de thé. En attendant, les producteurs d’« Armor de Thé » poursuivent leur mission : expérimenter, s’entraider et poser les premières pierres d’une filière locale encore balbutiante mais prometteuse.
Source : Chambre d’Agriculture de Bretagne
Le saviez-vous ? La France, une terre de thé méconnue
Si la France n’est pas spontanément associée à la culture du thé, la filière existe bel et bien — et progresse. Chaque année, environ 1 500 tonnes de thé sont produites sur le territoire, de la Bretagne aux Pyrénées, en passant par la Normandie, les Landes ou l’Outre-mer.
Loin des images d’immenses plantations asiatiques, le thé français se développe souvent sur de petites exploitations artisanales, portées par des passionnés. Depuis 2022, un label « thé français » valorise les productions issues d’exploitations d’au moins un hectare cultivant et transformant le thé sur place.
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