En Isère, coeur de la production de noix : Coopénoix entretient ses différences
La coopérative nucicole, avec plus de 80 ans d’existence, a bâti au fil des ans une structure de conditionnement et de commercialisation solide. L’activité est très spécifique et les besoins en main-d’oeuvre très saisonniers.
Le plus grand bassin de production français se situe près de Grenoble. La coopérative est créée en 1929, elle fédère aujourd’hui 400 coopérateurs. L’AOP « Noix de Grenoble », reconnue en 1938, permet l’émergence de tout un savoir-faire spécifique ; dans les parcelles tout d’abord avec une série de gestes agronomiques. Mais rapidement des outils spécifiques apparaissent pour trier, calibrer, exporter et monder. La coopérative est l’héritière aujourd’hui de ces savoirs faire. Elle reprend le principe de toutes les machines traditionnelles en les adaptant aux besoins de l’économie d’aujourd’hui.
Process qualité de bout en bout
Chaque lot réceptionné fait l’objet d’un contrôle afin de déterminer sa classification et sa destination au sein de la coopérative. Pour cela, les noix passent en premier lieu par un trieur optique pour le calibre et la couleur. Suite à cette étape, les employés de la coopérative peuvent utiliser cette évaluation pour proposer ensuite des conseils techniques individualisés.
Rien ne se perd chez Coopénoix : les fruits écartés au tri sont valorisés en cerneaux, à l’aide d’une casseuse de noix, elle aussi issue de ce savoir-faire ancestral, mais tenue secrète. Didier Catel, le directeur, s’en explique : « Cette machine est d’une importance stratégique sur notre marché. Elle fait partie de nos secrets de fabrication pour séparer les cerneaux des coquilles sans les casser, nous l’avons d’ailleurs faite breveter. » Les coquilles, elles, sont valorisées plus simplement en paillage, dans des chaufferies, ou encore pour le sablage dans le bâtiment.
Les fruits passent dans des calibreuses puis sont stockés dans différents silos qui permettent le conditionnement en flux tendu, en fonction de la variété ou du cahier des charges (AOP, bio). L’ensachage est semi-manuel, toujours grâce à des équipements « maison ». 150 tonnes par jour sont conditionnées entre octobre et décembre. 70 % de la production est expédiée à ce moment. « La demande se fait beaucoup avant les fêtes, mais nous n’avons de toute façon pas la capacité de tout stocker », indique Didier Catel.
L’usine actuelle est créée en 1977 sur 3 500 m2 pour 2 000 t de fruits. Aujourd’hui, le site s’étend sur 10 000 m2 avec le décorticage et le tri. La production annuelle atteint 7 000 t de noix sèches, 250 t de noix fraîches et 250 t de cerneaux.
Une équipe pluridisciplinaire
L’entreprise emploie 20 personnes à l’année. « Le recrutement des permanents s’opère du Bac jusqu’à Bac + 4, avec les profils adaptés aux spécialités concernées », décrit Didier Catel. Les postes vont de l’administratif à des techniciens de maintenance, en passant par des logisticiens, mais il n’existe pas de spécialité « noix ». Le bassin de recrutement est surtout local et si la coopérative passe bien par l’APECITA, les voies plus classiques par Pôle emploi, l’intérim, hellowork et les annonces locales sont mobilisées. Cette diversité est justifiée par les besoins de la saison : « Nous recrutons environ 60 manutentionnaires pour le tri et l’emballage, une dizaine de caristes, ainsi que des chauffeurs poids lourds pour la collecte sur les exploitations. Nos besoins se situent d’octobre à décembre et nos personnels sont pour la plupart postés en 2 équipes pendant une partie de cette période », explique Didier Catel.
— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3024)
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