Développement agricole : Porter les projets issus du territoire
Le Sidam est une structure à l’interface entre les décisions de politique agricole et des projets de développement qui émergent du territoire. De nombreux projets spécifiques au Massif central y naissent.
L’agriculture du Massif central est surtout représentée par des systèmes herbagers extensifs. Une spécificité régionale, qui déborde des frontières administratives, ce qui rend les projets collectifs plus difficiles à organiser. Pour y répondre, 17 chambres d’agriculture départementales sont regroupées depuis 1974 dans une structure commune : le Service interdépartemental pour l’animation du Massif central (Sidam). « Le but est de mutualiser les moyens et les compétences en matière de recherche et développement » indique Léa Geneix, responsable de l’équipe Politiques publiques et prospective économique. Le Sidam apporte une cohérence territoriale, inaccessible pour chaque chambre individuellement. C’est aussi un incubateur de projets, en cohérence avec les politiques publiques menées par le commissariat de massif.
Des données pour faire émerger les projets
Des programmes très ciblés ont été montés ces dernières années. Une partie consiste à diagnostiquer finement la filière avec des indicateurs chiffrés, afin de convaincre élus, consommateurs et citoyens du bien-fondé des systèmes d’élevage multiples déployés dans le Massif central. « Nous compilons des données régionalement, utilisables ensuite par les acteurs départementaux, qui les utilisent sur le terrain », détaille Léa Geneix. Si les projets suivis semblent éloignés les uns des autres, ils répondent tous aux interrogations spécifiques du territoire que posent les professionnels agricoles. Ces actions vont du lancement de marques collectives (Mont Lait, Altitude 1886, etc.) aux travaux de prospective économique (PAC, gestion des risques, durabilité des systèmes), en passant par des projets plus techniques sur les campagnols ou la biodiversité au sein des parcelles.
Affirmer une vision du défi climatique
Enfin, le Sidam s’investit largement dans des réflexions et des outils pour s’adapter au changement climatique. Le regroupement des structures permet justement de profiter d’un climatologue à temps plein, détaché par Météo France. Encore une fois, le travail permet le recueil de données très fines sur le territoire, cartographiées, et de développer un outil nommé « AP3C », qui sert de diagnostic pour les exploitations. La nouvelle feuille de route de la structure s’oriente vers la durabilité des élevages au sens large. Mais Léa Geneix attend les orientations de l’État sur les directives carbone : « En l’état, le projet de stratégie nationale bas carbone vise à rémunérer uniquement les exploitants qui réduisent leur impact. Mais les élevages du Massif central sont déjà très vertueux, il est impossible d’aller au-delà. Nous travaillons donc à créer un bouquet de services à l’environnement, pour valoriser les atouts écologiques de nos systèmes herbagers. » Pour toutes ces missions, le Sidam s’appuie sur une équipe de 5 personnes, ainsi que sur des référents départementaux spécialisés dans chaque projet. « Notre équipe est constituée d’ingénieurs avec une forte appétence pour la R&D. Ils doivent avoir une vision prospective globale, notre métier est à l’échelle macroéconomique, donc relativement éloigné du terrain », explique Léa Geneix.
— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3025)
Un nouveau projet : Valoriser les sous-produits de l’élevage
Le commissariat de massif a mandaté le Sidam pour créer de la valeur ajoutée à l’échelle du territoire Massif central sur des sous-produits agricoles : la laine, le cuir et les services écosystémiques fournis par l’élevage herbager, notamment le stockage carbone. En dix-huit mois, ce projet vise à recenser l’existant en matière de ressources, de compétences et d’initiatives, afin de fédérer les acteurs pour définir les besoins et identifier les leviers nécessaires pour aboutir à un plan d’action pour structurer les filières. Le Sidam prévoit d’embaucher un·e nouveau·elle animateur·trice pour s’y consacrer.
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