Slasheurs : la multi-activité séduit 4,3 millions de Français 

Travailler autrement n’est plus une exception mais une réalité bien ancrée. Selon une étude réalisée par l’institut Créatests pour le Salon SME (salon ciblé sur les indépendants, créateurs et dirigeants de TPE), près de 15 % des actifs occupés en France, soit environ 4,3 millions de personnes, exercent aujourd’hui une seconde activité professionnelle rémunérée et déclarée. Ces travailleurs, appelés slasheurs, incarnent une nouvelle manière d’aborder le travail, entre quête d’épanouissement et nécessité financière. 

Connaissez-vous les slesheurs : Le terme, issu du mot anglais slash (barre oblique), désigne des profils aux multiples casquettes : webmarketer/chocolatier, assistante maternelle/illustratrice… Popularisé par l’ouvrage de l’Américaine Marci Alboher, One Person/Multiple Careers (2007), il est désormais intégré dans les dictionnaires français. 

Un phénomène jeune, masculin et installé 

La pluri-activité séduit surtout les jeunes : 24 % des 18–24 ans et 19 % des 25–34 ans cumulent plusieurs activités, contre seulement 9 % après 55 ans. Plus répandu chez les hommes (17 %) que chez les femmes (12 %), le slashing n’est pas qu’une tendance passagère : 37 % des slasheurs le pratiquent depuis plus de trois ans. 

« Pour près de la moitié des slasheurs, l’activité complémentaire est déjà entrepreneuriale. Le slashing est ainsi une porte d’entrée progressive, avec des risques contenus, vers l’entrepreneuriat. Le régime auto-entrepreneur (2/3 en moyenne des créations d’entreprises annuelles) a favorisé la pluri-activité déclarée et démocratisé l’accès à l’entrepreneuriat. La coexistence de statuts salarié/indépendant pour une même personne illustre la disparition de frontières nettes entre salariat et entrepreneuriat. Les trajectoires professionnelles deviennent hybrides, alternant ou cumulant sécurité et autonomie » commente Alain Bosetti, président du Salon SME. 

Entre revenus complémentaires et passion 

Si 62 % des slasheurs cherchent à améliorer leurs revenus, 38 % y voient l’occasion de monétiser une passion. Pour 21 %, la démarche s’inscrit dans un projet de reconversion ou une transition progressive vers l’entrepreneuriat. « L’équilibre entre revenus complémentaires et épanouissement personnel explique la pérennité de la pratique. La multi-activité est très minoritairement subie et elle nourrit un engagement choisi. Elle permet d’exprimer la singularité de chacun, tant dans les objectifs que les pratiques au quotidien : « Je fais comme j’ai envie de faire et pas comme on me dit de faire » ajoute Alain Bosetti. 

Une pratique soutenue par le numérique et l’IA 

Majoritairement exercée sous le régime de la micro-entreprise, la seconde activité des slasheurs s’appuie de plus en plus sur les outils digitaux. En 2025, 39 % utilisent les réseaux sociaux, sites web ou e-commerce pour trouver leurs clients, contre 23 % trois ans plus tôt. Plus encore, 53 % ont recours à l’intelligence artificielle, devenue un levier de productivité pour optimiser leur temps limité. 

Nos dernières sorties :

Devenez un acteur de la filière agricole.

Plus de 1200 offres d'emplois partout en France.