INCérès : la start-up née qui veut révolutionner l’agriculture avec les huiles essentielles

Publié le 18 avril 2025
Temps de lecture estimé : 5 min

INCérès a vu le jour dans un modeste garage. Fondée par Inès Taurou, ingénieure agronome, la jeune pousse du biocontrôle mise sur le pouvoir des huiles essentielles pour répondre aux impasses techniques de certaines filières agricoles. Avec une croissance fulgurante, des premiers produits mis sur le marché et des recrutements en cours, la start-up gardoise entend bien faire bouger les lignes de la santé du végétal.

A l’image d’Apple, de grandes succes story ont connu leurs débuts dans un garage. En sera-t-il de même pour INCérès ? C’est en tout cas dans ce même type de local que sa fondatrice, Inès Taurou, a débuté, seule, ses travaux de recherche et développement sur des produits de biocontrôle à base d’huiles essentielles.

Ingénieure agronome de formation, la jeune femme a évolué durant 10 ans dans le secteur de l’agrofourniture avant de devenir, en 2021, consultante pour accompagner les entreprises du secteur de la santé du végétal pour développer des solutions de biocontrôle. Une expérience qui lui apportera plusieurs convictions. Les huiles essentielles, qui sont aujourd’hui assez répandus dans la santé humaine, sont largement sous-utilisés en agriculture alors qu’elles présentent de nombreux avantages : insecticides, insectifuges, riches en sous composés organiques encore méconnus, biodégradables dans l’environnement, tout en limitant les phénomènes de résistance. Inès Taurou constate également que certaines filières sont aujourd’hui en péril face à de réelles impasses techniques dues à l’émergence de certains ravageurs et du retrait de plusieurs solutions chimiques. C’est pourquoi elle décide de créer la start-up INCérès en se concentrant non pas sur un vaste marché mais plutôt sur des marchés de besoin qui connaissent une urgence. Elle choisit donc de développer des solutions principalement contre deux ravageurs : Drosophila suzukii, une mouche d’origine asiatique devenu la bête noire des producteurs de fruits rouges et notamment de cerises, ainsi que les pucerons, dont l’espèce Myzus persicae, met en péril la filière sucrière française depuis l’arrêt des néonicotinoïdes.

Un développement fulgurant

« Alors qu’habituellement, il faut attendre, dans le secteur de la santé du végétal, en moyenne 5 ans entre le début des travaux de R&D et les premiers tests en conditions réels, Inès Taurou a réussi à éprouver sa solution dès 2023 en s’appuyant sur un réseau de producteurs qui s’étend désormais aux stations d’expérimentation des instituts techniques, détaille Marie Lemaitre, consultante en communication pour INCérès. Cette année, nous nous lançons dans notre première année de commercialisation. »

Suite à deux levées de fonds, l’entreprise a fini par quitter son garage pour un laboratoire  à Uzès dans le Gard. Les équipes se sont également étoffées. La start up compte désormais 15 salariés pour concevoir, développer et commercialiser les produits. « INCérès se structure autour de 3 principaux pôles : une équipe commerciale, une équipe technique, un service R&D, détaille Marie Lemaitre. Nous avons également recruté une responsable réglementation car nous faisons face aujourd’hui à un défi de taille : actuellement, nos solutions sont réglementairement considéré comme biostimulant  car l’ensemble des huiles essentielles utilisées sont de consommations courantes, ce qui a permis un développement technique et commercial plus rapide. Mais notre objectif est d’obtenir une reconnaissance comme produit de biocontrôle pour pouvoir mettre officiellement en avant les qualités insecticides ou insectifuges de nos solutions. Mais c’est un processus réglementaire beaucoup plus long, qui peut atteindre jusqu’à 10 ans. C’est aussi pourquoi nous sommes membres d’association tels que France Biocontrôle pour alerter les pouvoirs publics à la nécessaire évolution de la réglementation et son uniformisation au niveau européen. »

Des recrutements à venir

INCérès devrait continuer à renforcer ses équipes et prévoit d’atteindre les 20 salariés à horizon 2026. Afin de développer les recherches sur de nouveaux ravageurs (cicadelles, thrips, altises etc…), le pôle R&D devrait être renforcé. Mais les efforts de recrutement vont également se concentrer sur l’équipe technique et commerciale comme le détaille Marie Lemaitre : « Nous prévoyons d’embaucher de nouveaux ingénieurs techniques régionaux pour développer le support techniques auprès des négoces et coopératives de la distribution agricole et ce dans toutes les régions. Nous ciblons des profils ingénieurs dotés d’un vrai bagage agronomique et capables de faire preuve de ténacité et d’une réelle aisance relationnelle. Nous sommes ouverts aussi bien aux profils expérimentés qu’aux plus jeunes, des HiPo, ou hauts potentiels, qui verraient ce premier poste comme une étape pour grandir au sein de la structure. C’est pourquoi nous proposons des postes quasi exclusivement en CDI. Il faut également qu’ils partagent les valeurs de l’entreprise : transparence, engagement, communication au sein du groupe et surtout… sincérité ! »  Pas étonnant que INCérès soit l’anagramme de « sincère » !

Nos dernières sorties :

Devenez un acteur de la filière agricole.

Plus de 1200 offres d'emplois partout en France.