Quand l’IA transforme la recherche d’emploi en parcours du combattant 

Publié le 9 octobre 2025
Temps de lecture estimé : 2 min

Obtenir un emploi aux États-Unis n’a jamais été aussi difficile. Comme le raconte Annie Lowrey dans The Atlantic, la situation frôle l’absurde : des millions de candidats très qualifiés envoient des centaines de candidatures, souvent rédigées par ChatGPT, pendant que les services RH des entreprises utilisent l’intelligence artificielle pour les trier… et que, bien souvent, aucun entretien ne débouche sur une embauche. 

L’histoire d’Harris, jeune diplômé de l’UC Davis, illustre cette crise : 200 candidatures envoyées, zéro réponse concrète. Prêt à tout pour démarrer sa carrière, il n’a reçu que le silence en retour. Et il n’est pas seul : des candidats expérimentés, comme Martine, dix ans d’expérience dans le juridique, vivent le même cauchemar. 

Pourtant, la situation économique semble favorable : taux de chômage à 4,3 %, bénéfices des entreprises en hausse, salaires qui progressent. Mais le marché est « gelé » : le taux d’embauche a atteint son plus bas niveau depuis la Grande Récession, et le temps moyen passé à chercher un emploi a grimpé à 10 semaines, deux de plus qu’il y a quelques années. 

Le problème, souligne The Atlantic, vient de la « Tinderisation » du marché de l’emploi : les plateformes en ligne facilitent l’accès aux offres, mais déshumanisent le processus. Les CV automatisés entraînent l’usage massif d’algorithmes pour trier les candidatures, parfois même pour mener les entretiens via des avatars et des systèmes de reconnaissance vocale. Résultat : une mécanique impersonnelle qui décourage candidats et employeurs, chacun se noyant dans un flot d’informations standardisées. 

Si les experts estiment que l’IA peut accélérer certaines étapes du recrutement, elle semble surtout, pour l’instant, éloigner candidats et recruteurs. Un signal d’alerte pour d’autres pays, dont la France, où la numérisation croissante du recrutement pourrait reproduire les mêmes travers si l’humain ne retrouve pas rapidement sa place dans le processus d’embauche. 

Retrouvez ici l’article complet d’Annie Lowrey, paru dans The Atlantic (en anglais

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