Aymeric Lepage : « Accompagner l’innovation, c’est avant tout un travail de terrain. »

Pour Aymeric Lepage, responsable de l’équipe agronomie, productions végétales et numérique à la Chambre d’agriculture de l’Aisne, Innov-Agri est bien plus qu’un salon : c’est un catalyseur d’échanges et d’appropriation des innovations. Il nous explique comment, à travers le conseil et l’animation de collectif, il œuvre au quotidien pour accompagner les transitions… et cherche à renforcer ses équipes pour relever les défis de demain.

« Accueillir cette première édition d’Innov-Agri dans le versant Nord France et sur notre département est un événement important pour la filière agricole mais aussi pour les chambres d’agriculture qui en sont partenaires, souligne Aymeric Lepage, responsable de l’équipe agronomie, productions végétales et numérique à la Chambre d’agriculture de l’Aisne. Les différents espaces thématiques du Salon ont été pensés comme un véritable lieu d’apprentissage avec des interventions de spécialistes mais surtout des échanges concrets entre les agriculteurs et les fournisseurs de matériel et de solutions. Les démonstrations y prennent également une place importante et c’est là un point essentiel pour le déploiement des innovations. Rien de mieux que de les voir en action ! »

Car Aymeric Lepage en est persuadé : la preuve in situ par l’exemple est indispensable pour que les agriculteurs s’approprient des solutions ou des équipements innovants. Cet ingénieur agro diplômé d’UniLasalle le constate au quotidien dans son autre métier de conseiller en agroéquipement qu’il exerce depuis l’obtention de son diplôme en 2016. Dans ce cadre, il apporte du conseil personnalisé aux exploitants agricoles « Quand on montre, par exemple, comment une carte de désherbage ciblé fonctionne sur la console embarquée, cela change tout ! »

Une association au service de l’agriculture connectée

Son accompagnement passe également par des formats plus collectifs via l’association Agriculture Connectée en Hauts-de-France, animée par la Chambre d’agriculture de l’Aisne. Véritable laboratoire avancé des activités de la structure, elle regroupe une dizaine d’agriculteurs axonais et travaille sur des sujets telles que la modulation intra-parcellaire, le désherbage ciblé, la robotique ou encore l’intelligence artificielle. « Nous organisons des voyages d’études comme au salon FIRA à Toulouse ou sur la ferme expérimentale d’Arvalis à Boigneville, détaille Aymeric Lepage. Nous mettons également en place des expérimentations chez les adhérents. C’est un lieu d’apprentissage mutuel, qui préfigure ce que pourrait être l’agriculture de demain. »

Cette démarche s’inscrit dans une évolution plus large des Chambres d’agriculture : en plus du conseil, elles développent aujourd’hui d’autres activités marchandes, à travers la fourniture de cartes de modulation ou d’outils d’aide à la décision pour les traitements ou le désherbage par exemple.

S’engager pour faire bouger les lignes

En plus de ses missions de conseiller en agroéquipement, Aymeric Lepage anime depuis trois ans une équipe d’une dizaine de conseillers spécialisés sur l’agronomie, les sols, la fertilisation, les fourrages, l’agriculture biologique ou encore l’accompagnement réglementaire… Pour accompagner les transitions en agriculture, il recherche d’ailleurs activement de nouveaux talents notamment pour des postes de conseiller en agronomie, en productions végétales orienté pommes de terre ou encore en agro-environnement.

Les profils attendus ? Pas nécessairement des ingénieurs. « Nous sommes ouverts à des titulaires de Bac +2/3, tant qu’ils justifient d’une formation agricole solide et d’une bonne compréhension du monde agricole, insiste-t-il. Les candidats qui ne sont pas des spécialistes peuvent tout à fait postuler à partir du moment où ils font preuve d’un attrait pour la thématique du poste et le travail avec les exploitants agricoles. La force du réseau des Chambres d’agriculture est de permettre de développer rapidement ses compétences grâce à nos ressources. Ce qui prime, ce sont les savoir-être : curiosité, ouverture d’esprit, sens du travail en équipe…Les postes évoluent également très vite. Il faut être capable d’adapter ses missions, d’apprendre en continu. On attend des profils dynamiques, motivés, capables de s’investir aux côtés des agriculteurs dans la durée. »

Car travailler dans une Chambre d’agriculture, c’est aussi œuvrer à la transformation du secteur. Selon Aymeric Lepage, les enjeux sont clairs : accompagner les exploitants vers plus de durabilité et plus d’efficacité tout en répondant aux attentes sociétales. « Il y a une vraie attente des agriculteurs sur ces sujets, mais aussi beaucoup de questions. Notre rôle est de nous mettre à leur service pour leur apporter des réponses concrètes, adaptées, basées sur l’écoute et l’expérience. »