Richard Finot, directeur de la Fédération des Cuma 640 : « Travailler dans une fédération de Cuma, c’est faire le choix du collectif »

Publié le 5 septembre 2025
Temps de lecture estimé : 5 min

Ancrée dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, la fédération des Cuma 640 regroupe plus de 400 coopératives d’utilisation des matériels agricoles. Son directeur, Richard Finot, nous en dit plus sur ses missions, ses métiers, les profils recherchés, et la manière dont elle collabore avec l’Apecita.

Pouvez-vous nous présenter la Fédération des Cuma 640 ?

La Fédération 640 est née de la fusion en 2014 des structures des Landes (40) et des Pyrénées-Atlantiques (64), d’où son nom. Elle regroupe aujourd’hui environ 400 Cuma adhérentes, soit près de 10 000 agriculteurs répartis équitablement entre les deux départements.

Nous travaillons à partir de trois antennes : Pau, Saint-Palais et Mont-de-Marsan, récemment installée à Agrolandes. Mais surtout, nous fonctionnons comme une « maison des Cuma », avec plusieurs structures complémentaires : la fédération proprement dite, une association de gestion et de comptabilité, un groupement d’employeurs et une structure de de diagnostics des matériels agricoles, Top Machine.

Quelles sont vos principales missions ?

Nous accompagnons les Cuma de leur création à leur dissolution. Cela passe par l’animation de groupes, l’aide à la prise de décision, l’appui aux investissements, le conseil agroéquipement, ou encore l’accompagnement de tout projet collectif spécifique : circuits courts, énergies renouvelables, transformation des productions, etc.

Un autre pan très important est l’appui administratif et comptable. Nous voulons que les responsables de Cuma consacrent leur temps à l’essentiel : faire vivre leur groupe, prendre des décisions. Pas à se noyer dans les démarches administratives et les papiers.

Quels sont les principaux métiers au sein de votre structure ?

Il y a plusieurs grandes catégories :

  • Les animateurs de Cuma, qui accompagnent les groupes au quotidien. C’est un métier polyvalent, à forte dimension humaine.
  • Les conseillers agroéquipement, qui travaillent sur l’analyse technique et économique des investissements, la promotion des innovations.
  • Les chargés de mission, qui suivent des projets spécifiques (photovoltaïque, méthanisation circuits courts…
  • Les comptables et secrétaires comptables, qui assurent le suivi administratif et économique des Cuma.
  • Les techniciens conseil en diagnostics matériels agricoles, rattachés à notre filiale Top Machine (contrôle des pulvérisateurs, tracteurs, …).
  • Et enfin, des chauffeurs remplaçants via notre groupement d’employeurs, pour répondre aux pics d’activité et manques de main d’œuvre dans les Cuma locales.

Quels types de profils recherchez-vous ?

Pour les chargés de mission, nous recrutons quasi exclusivement des ingénieurs agricoles, avec une grande capacité d’autonomie, d’adaptation, et une vraie appétence pour l’accompagnement de projets collectifs.

Pour les animateurs de Cuma, on trouve aussi bien des ingénieurs que des BTS agricoles, à condition d’avoir un bon socle en gestion et une solide aisance relationnelle.

Pour les métiers techniques (diagnostics de matériels), nous recrutons des BTS agroéquipement. Quant aux comptables, ce sont souvent des profils Bac+2/3, mais la difficulté est grande : pénurie, concurrence, manque d’autonomie, manque de compétences, …

Ces métiers sont-ils faciles à faire connaître auprès des jeunes ?

Pas vraiment. D’où l’importance des stages et de l’apprentissage, sur lesquels nous misons beaucoup. Aujourd’hui, nous accueillons régulièrement des stagiaires en découverte (seconde, première, terminale), et nous aurons quatre apprentis à la rentrée dans différents services.

L’apprentissage est une excellente porte d’entrée pour découvrir la diversité de nos métiers. Et nous faisons en sorte de transformer l’essai, en embauchant les jeunes qui font leurs preuves.

Quelles sont les principales difficultés de recrutement pour vous ?

Pour certains postes, c’est la concurrence salariale (notamment en comptabilité ou en agroéquipement). Pour d’autres, c’est l’image du métier : par exemple, le terme “animateur de Cuma” ne parle pas à grand monde, alors qu’il recouvre un vrai rôle de terrain, transversal, stratégique.

Sur certaines zones, nous souffrons également un déficit d’attractivité territoriale.

Enfin, il faut le dire : nous avons parfois des candidats mal préparés ou insuffisamment formés, notamment en comptabilité. D’où l’importance de bien cibler nos recrutements, et de tester sérieusement les profils.

Travaillez-vous avec l’Apecita dans ce contexte ?

Pour les postes d’animation, de conseil ou de mission, nous diffusons systématiquement nos offres via l’Apecita, et nous avons aussi bénéficié de leur accompagnement sur les recrutements complexes, notamment pour affiner nos grilles d’entretien, préparer des entretiens structurés, ou assurer un suivi.

C’est un vrai plus. L’Apecita connaît nos métiers, nos réalités, nos contraintes. À l’inverse, nous avons essayé un cabinet de chasseurs de tête — l’expérience a été décevante. Trop commercial, pas assez disponible, peu adapté au monde coopératif agricole.

Pour conclure, qu’est-ce qui, selon vous, donne envie de rejoindre votre « maison » des Cuma ?

Le sens d’abord. Travailler avec nous, c’est accompagner des projets collectifs, locaux, ancrés dans les territoires agricoles. Il faut avoir une certaine fibre — pas forcément “militante”, mais tournée vers l’intérêt collectif.

Ensuite, il y a la diversité des missions, l’autonomie, la souplesse de travail (télétravail possible, horaires adaptables), et une vraie proximité avec les agriculteurs. Ce sont des métiers de terrain, de relation, de confiance.

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