Moins de tensions, moins d’efforts : le recrutement de cadres se normalise en 2024
Après plusieurs années de tension sur le marché de l’emploi cadre, 2024 marque un ralentissement notable. Avec une baisse de 8 % des recrutements et une croissance économique atone, les entreprises rencontrent moins de difficultés pour embaucher. Le dernier baromètre de l’Apec révèle toutefois un paradoxe : si les démarches sont moins offensives, le manque de candidatures reste un frein majeur, et l’intelligence artificielle peine encore à s’imposer dans les pratiques.
Alors que le marché de l’emploi cadre avait connu une dynamique soutenue ces dernières années, 2024 marque un coup de frein. La croissance économique, modeste (proche de 1 %), a entraîné un repli des embauches de cadres : -8 % par rapport à 2023. Dans ce contexte, les difficultés de recrutement se sont atténuées comme le souligne le dernier baromètre de l’Apec : seules 54 % des entreprises de plus de 10 salariés ayant embauché un cadre en 2024 déclarent avoir rencontré des obstacles, soit une baisse de 6 points en un an.
Un recrutement moins difficile, mais toujours freiné par le manque de candidatures
Parmi les entreprises ayant éprouvé des difficultés, le faible nombre de candidatures demeure le principal écueil (74 %, -5 pts), devant le décalage entre les profils recherchés et ceux proposés, puis la difficulté à identifier les compétences clés (62 %, +4 pts). La concurrence entre employeurs, autrefois forte, semble quant à elle perdre en intensité (53 %, -12 pts).
Malgré l’accalmie sur le front des tensions, le temps nécessaire pour recruter un cadre reste inchangé : environ douze semaines en moyenne.
Des pratiques de recrutement moins offensives
Le relâchement des tensions se traduit par une baisse du recours à des stratégies de sourcing intensives. En 2024, seules 47 % des entreprises ont sollicité des intermédiaires du recrutement (cabinets, agences, etc.), en recul de trois points.
L’approche directe, en recul de trois points également (66 %), se pratique moins, notamment dans les PME (-4 pts). Les entreprises diffusent également moins largement leurs offres (71 % les ont publiées sur au moins deux canaux, -2 pts).
Malgré cette retenue, les entreprises ne se limitent pas à un seul levier. En 2024, un tiers d’entre elles ont activé plus de cinq canaux pour recruter un cadre, preuve d’un certain pragmatisme dans l’ajustement de leurs méthodes.
L’offre d’emploi reste reine, le réseau conserve son efficacité
La hiérarchie des outils de recrutement reste stable. L’offre d’emploi reste le canal le plus mobilisé (84 %, -2 pts), en particulier dans les grandes entreprises (97 %). Elle est aussi jugée la plus efficace : 54 % des entreprises déclarent qu’elle leur a permis de trouver la personne recrutée (72 % dans les grandes structures).
Le réseau de contacts – qu’il soit personnel, professionnel ou mobilisé via la cooptation – reste un levier solide, en particulier pour les PME : 28 % y trouvent leur recrue (contre 12 % dans les grandes entreprises). Par ailleurs, 41 % des candidats retenus étaient déjà connus de l’entreprise ou recommandés, un chiffre stable qui confirme l’importance du capital relationnel dans les recrutements.
L’IA en recrutement : une révolution encore en gestation
Si la digitalisation du recrutement progresse, notamment avec l’usage de logiciels RH (SIRH, ATS), utilisés par 50 % des grandes entreprises (+12 pts depuis 2021), l’intelligence artificielle reste marginale. Seules 4 % des entreprises en ont fait usage en 2024, même si 11 % envisagent de s’y mettre, principalement pour gagner du temps.
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