En Occitanie, la prestation de conseil en ressources humaines se déploie en mode collectif

En Occitanie, quatre entreprises du secteur agricole ont expérimenté un nouveau format de la Prestation de Conseil en Ressources Humaines (PCRH). Co-financé par le ministère du Travail et OCAPIAT, ce dispositif, jusqu’ici mené de façon individuelle, a été adapté à une démarche collective innovante. Objectif : mutualiser les expériences pour mieux structurer la fonction RH et faire monter en compétences les équipes

Accompagner les entreprises dans l’analyse de leurs besoins en ressources humaines, voici tout l’enjeu du dispositif Prestation de Conseil en RH (PCRH), cofinancé par le Ministère du Travail et OCAPIAT dont la première en Occitanie a eu lieu cette année. « Tout est partie du salon medFel en 2024 lors d’un échange avec Jean Serge Fensch, conseiller aux entreprises au sein de la délégation Occitanie d’Ocapiat, explique Laurence Cusnaru, fondatrice d’« Apporter du sens », structure spécialisée dans le conseil et la formation dans le développement durable et la stratégie RH. Il s’avait que je réalisais ce type de prestation auprès d’entreprises mais dans une approche individuelle. Il souhaitait alors la développer à une échelle collective. »

Ocapiat a su mobiliser quatre entreprises du secteur des fruits, légumes et plantes aromatiques aux profils très variés : de la petite entreprise de vingt salariés à des structures de près de 200 collaborateurs, en passant par des PME de taille intermédiaire, à l’image du Domaine des Herbiers, qui compte près de 80 salariés (voir ci-dessous).

Des ateliers collaboratifs pour faire émerger les solutions

L’objectif de ce PCRH était de permettre à chacune des RH d’identifier des problématiques communes et d’y répondre ensemble progresser, gagnant ainsi en compétences dans leur fonction. « Pour ma part, j’ai intégré le domaine des herbiers il y a deux ans en qualité de directrice des Ressources Humaines, détaille Marie-Pierre Aze. Auparavant, les missions liées aux RH (contrat, formation, paye…) étaient à cheval entre plusieurs personnes sans service dédié. Au cours des deux dernières années, j’ai donc œuvré à structurer les différents services de l’entreprise ou encore à organiser au mieux les différents postes. Mais il faut savoir que je suis ingénieur agro de formation ! J’avais besoin de valider que notre stratégie RH était bonne et que les compétences que j’ai pu acquérir en autodidacte était conformes à mes missions. C’est pour cela que j’ai été très vote intéressée par cette prestation collective. »

Pour cela, un cycle de quatre ateliers collectifs a été mis en place, sur 4 demi-journées, chacune dédiée à une thématique-clé identifiée par Laurence Cusnaru après un échange avec chacune des entreprises participantes : le développement des compétences managériales, l’optimisation du processus d’accueil et d’intégration, la stratégie de fidélisation et le renforcement de la marque employeur. « A chaque atelier, nous échangions sur la thématique, les pratiques, les bonnes pratiques des unes et des autres et sur les freins que chacune pouvait rencontrer afin de trouver, ensemble, des leviers d’actions et identifier des outils à déployer, soit provenant de leurs propres process soit que je pouvais leur suggérer » détaille la consultante.

Chaque entreprise a aussi bénéficié de six demi-journées adaptées à ses besoins spécifiques. « En interne, j’ai ainsi mis en place un processus pour bien accueillir les nouveaux salariés dans la station de conditionnement, les aider à bien comprendre ce qu’on attend d’eux mais aussi permettre à leurs managers de n’oublier aucune étape-clé » illustre Marie-Pierre Aze.

Une dynamique collective amenée à perdurer

« Si le rythme soutenu du programme a pu soulever quelques inquiétudes au départ, il s’avère que cela a favorisé l’engagement et la concrétisation rapide d’actions en interne, constate Laurence Cusnaru. Par mon expérience, je peux ainsi affirmer que la dynamique collective est beaucoup plus forte qu’en individuel. Les échanges permettent d’aller plus vite et de voir de belles initiatives germer. »

Une vision partagée par Marie-Pierre Aze : « Le secteur des RH est un monde souvent solitaire. J’ai été soulagée de constater que je n’étais pas la seule être confrontée à certaines problématiques. Pouvoir en parler et surtout s’enrichir des expériences des autres est vraiment enrichissant. »

Le bilan officiel sera dressé fin avril, mais déjà, des résultats concrets se font sentir. « Le lien tissé entre les responsables RH a dépassé le cadre du dispositif, affirme la consultante. Elles ont déjà prévu de continuer à se rencontrer, échanger sur leurs pratiques, partager leurs outils et se soutenir mutuellement dans leurs fonctions. Je les ai moi-même encourager à poursuivre en ce sens et pourquoi pas autour d’autres démarches comme la RSE ou la Qualité de Vie au Travail. »

Zoom sur…

Le Domaine des Herbiers

Sur trois exploitations implantées dans les Pyrénées-Orientales, le Domaine des Herbiers produit une gamme de plus de 50 herbes aromatiques fraîches et une gamme de 40 fleurs comestibles différentes. La production se fait à la fois en plein champ et sous serres en pleine terre pour une disponibilité tout au long de l’année. Avec 12 millions de bouquets et 200 000 barquettes de fleurs par an, il est l’un des plus gros producteurs français. L’entreprise met tout en œuvre pour garantir la sécurité de ses produits et pratique une agriculture raisonnée et avant-gardiste dans le but de limiter l’emploi de fertilisants, de produits phytosanitaires et d’améliorer ses sols.

Créée en 2001, le Domaine des Herbiers connait un important développement et emploie désormais 35 salariés en CDI et de 30 à 50 saisonniers pour récolter et conditionnées ses différentes productions.