En 2025, le volume des recrutements de cadres devrait poursuivre sa baisse  

Après une année 2024 marquée par une nette contraction du marché de l’emploi cadre, la tendance baissière devrait se poursuivre en 2025. Selon l’Apec, les recrutements de cadres continueront de refluer sous l’effet d’un contexte économique fragile, entre ralentissement des investissements, tensions géopolitiques et incertitudes sur la croissance. Une conjoncture qui risque de pénaliser tout particulièrement les profils les plus vulnérables. 

Le marché de l’emploi cadre a connu en 2024 une nette contraction. Selon les données publiées par l’Apec, les entreprises françaises ont procédé à 303 400 recrutements de cadres sur l’année, soit une baisse marquée de 8 % comparée à 2023. Ce repli s’explique principalement par le ralentissement des investissements des entreprises, un phénomène inédit depuis 2009 (hors période Covid). 

Le coup de frein s’est révélé particulièrement brutal dans les services à forte valeur ajoutée (-10 %), traditionnel moteur de l’emploi cadre, et notamment dans le secteur des activités informatiques (-18 %). L’industrie, le commerce et la construction accusent eux aussi un fort recul, à l’instar de l’ensemble des régions du pays. 

Les jeunes diplômés, et plus globalement les profils débutants (moins d’un an d’expérience), apparaissent très pénalisés dans ce contexte tendu, avec une chute de 19 % des recrutements, un schéma classique lors des phases de repli. 

Des prévisions 2025 soumises à de nombreux aléas  

D’après l’Apec, la baisse des recrutements de cadres devrait se poursuivre en 2025, le volume attendu étant estimé à 292 600 embauches, soit un nouveau recul de 4 % sur un an. 

Aucun secteur ni territoire ne semble en mesure d’échapper à cette dynamique baissière, bien que les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Bretagne pourraient enregistrer une stabilisation après la forte décrue de 2024. 

« L’évolution du marché laisse augurer de difficultés accrues pour les publics les plus vulnérables, en particulier pour les demandeurs d’emploi cadre, notamment les plus séniors » alerte l’Apec, soulignant que de nombreux facteurs d’incertitude entourent ces prévisions. 

Le contexte économique mondial reste en effet très instable en 2025. Les tensions géopolitiques et le spectre d’une guerre commerciale pourraient freiner la croissance et peser davantage sur l’investissement des entreprises. 

Sur le plan national, même si la consommation des ménages pourrait repartir à la hausse, l’effort de réduction des déficits publics risque d’alourdir le climat économique et d’affecter l’investissement privé. 

L’ensemble de ces éléments pourrait fortement impacter l’emploi cadre, intrinsèquement lié à la santé des investissements des entreprises. 

Source : Apec