Baromètre de la Formation et de l’Emploi 2025 : une adaptation des actifs face aux mutations du monde du travail 

Publié le 5 mai 2025
Temps de lecture estimé : 4 min

Dans un contexte professionnel en constante mutation, la formation reste plus que jamais perçue comme une clef pour sécuriser son avenir. C’est ce que révèle la 6e édition du Baromètre de la formation et de l’emploi, publiée ce 8 avril par Centre Inffo en partenariat avec l’institut CSA. Réalisée auprès de 1 621 actifs entre le 3 et le 11 février 2024, cette étude offre un éclairage précieux sur l’état d’esprit des Français face aux transformations du marché du travail et aux enjeux d’apprentissage tout au long de la vie. 

Malgré une accélération perceptible des transformations des métiers — 43% des actifs estiment que leur profession évolue rapidement, en hausse de 2 points en deux ans — les Français restent globalement confiants quant à leur avenir professionnel. En 2025, 69% des actifs déclarent garder foi en leur trajectoire, une confiance encore plus marquée chez les cadres (81%). 

Si la moitié des actifs envisagent un changement d’emploi (51%), la majorité le projette dans un avenir proche, d’ici deux ans pour 34% d’entre eux, signe d’une vigilance face aux mutations mais aussi d’un certain pragmatisme. 

Formation professionnelle : entre responsabilité individuelle et besoin d’accompagnement 

Face à ces évolutions, la formation continue apparaît comme un levier majeur d’adaptation. Pour 74% des personnes interrogées, la responsabilité d’entretenir ses compétences incombe d’abord à l’individu. Mais ce chiffre en recul de 6 points depuis 2022 traduit une attente croissante vis-à-vis des employeurs et des pouvoirs publics, appelés à jouer un rôle plus actif. 

Par ailleurs, si 69% des actifs s’estiment suffisamment impliqués dans leur formation continue, des disparités subsistent. L’accès à l’information reste en effet inégal : 53% se sentent bien informés, un chiffre en progression, mais les plus de 35 ans, les chômeurs et les agents publics se disent encore insuffisamment éclairés, notamment sur les dispositifs d’accompagnement, de financement ou d’orientation. 

Une méconnaissance persistante de certains dispositifs 

Le baromètre confirme aussi une inégale notoriété des outils de formation. Si l’apprentissage (94%) et le bilan de compétences (92%) sont des valeurs sûres, des dispositifs tels que le CEP (45%), Pro-A (36%) ou Cléa (31%) restent confidentiels, en particulier auprès des publics les moins formés. En revanche, le CPF Transition professionnelle tire son épingle du jeu en atteignant un taux de notoriété record de 60%. 

Reconversion professionnelle : un intérêt toujours marqué malgré une baisse des projets en cours 

Autre enseignement : si moins d’un actif sur cinq est engagé dans une reconversion professionnelle en 2025 (18%, en baisse de 3 points), l’intérêt pour un changement d’orientation demeure stable. Près de la moitié des actifs (47%) envisagent ou préparent une reconversion, notamment les jeunes et les personnes en recherche d’emploi. Pour ces transitions souvent complexes, l’accompagnement apparaît indispensable pour 62% des répondants, un chiffre qui grimpe à 80% parmi ceux qui sont en reconversion active. 

L’IA, à la fois opportunité et source d’inquiétude 

Phénomène incontournable de cette édition, l’intelligence artificielle s’impose désormais comme un sujet central pour les actifs. Si 71% des sondés se disent familiers du sujet, seuls 21% se sentent pleinement à l’aise avec les outils d’IA, malgré un usage de plus en plus répandu : 53% l’intègrent déjà dans leur quotidien professionnel, en particulier pour des tâches de recherche d’informations, de rédaction ou d’assistance logicielle. 

Si les bénéfices — gain de temps, productivité, opportunités d’apprentissage — sont largement reconnus, l’IA soulève également des préoccupations majeures : dépendance, réduction des interactions humaines et enjeux éthiques. La majorité des actifs (43%) considère néanmoins l’IA comme une opportunité pour leur carrière, contre 27% qui y voient une menace. 

Le besoin de formation spécifique est criant : 72% des utilisateurs expriment le souhait de renforcer leurs compétences, majoritairement sur des usages pratiques et sur la sélection des outils. Pourtant, seuls 38% ont eu l’opportunité d’être formés, la plupart via des organismes spécialisés ou en interne. 

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