Les jardins bio du Médoc 150 tonnes de myrtilles bio en Gironde
La myrtille connaît un succès grandissant en France. Pourtant, le pays ne produit que 11 % de sa consommation. Parmi les producteurs français, votre magazine « Tribune Verte » s’est rendu aux jardins bio du Médoc, en Gironde, qui cultivent 100 000 pieds de myrtilliers sur 28 ha au milieu des pins.
Les beaux jours tardent à arriver en France, mais les fruits de saison, non ! Parmi les fruits d’été préférés des Français, on compte les petits fruits rouges : framboise, mûre, groseille rouge, cassis… Sans oublier la myrtille, dont la consommation a doublé au cours des cinq dernières années. En France, elle est passée de 456 à 945 g par ménage et par an, selon les données Kantar. Toutefois, l’Hexagone ne produirait que 11 % de sa consommation, d’après l’Association des producteurs de myrtilles de France.
C’est en Gironde, entre Bordeaux et le Cap Ferret, que se trouve l’une des plus grandes exploitations certifiées bio de myrtilles, la SCEA Les jardins bio du Médoc. Encerclée par la forêt de pins, la surface de 28 ha comprend près de 100 000 pieds de myrtilliers et six variétés. Ces dernières se distinguent principalement par le stade de maturité des baies, qui permet d’étaler la période de production de début juin à fin juillet. Nous sommes en plein coeur de la récolte ! Malheureusement, les myrtilliers n’auront pas été épargnés par le gel cette année, et Pierre Personnic, dirigeant de l’exploitation, estime les pertes entre 70 et 80 %. Pourtant, les parcelles disposent d’un système d’irrigation par sprinklers sur l’ensemble de la surface cultivée, permettant de protéger les fleurs au stade critique de nouaison. Mais le volume d’eau actuellement disponible aux jardins bio du Médoc ne permet d’irriguer que 20 % des surfaces. En plus de protéger les myrtilliers au printemps, l’irrigation couvre les besoins en eau de l’arbuste durant l’été.
Protéger l’ensemble des parcelles au printemps
« Nous souhaitons améliorer notre gestion de l’eau, car le gel sera toujours problématique », appuie Pauline Da Silva Cruz, responsable commerciale de l’exploitation. De fait, le gérant envisage d’acquérir de nouveaux forages pour irriguer, et donc protéger, l’ensemble des parcelles au printemps. Aussi, afin d’identifier les besoins en eau des arbustes en été et de mieux optimiser les arrosages, des sondes tensiométriques sont implantées à différents endroits du site.
Mis à part la menace du gel, les myrtilliers des jardins bio du Médoc n’ont pas grand-chose à craindre ! Etant la seule exploitation fruitière de la zone et protégée par les parcelles de pins, il n’y a quasiment pas de ravageur. « Nous surveillons la présence de la Drosophila suzukii à l’aide de pièges, et les dégâts qui ont été observés restent anecdotiques », rassure Pierre Personnic. De plus, les myrtilliers du site n’ont besoin d’aucun traitement fongicide. Non seulement l’exploitation est certifiée bio depuis 2021, mais elle n’a eu besoin d’utiliser ni cuivre ni soufre sur ses arbustes : une chance par rapport aux autres producteurs français. 10 % ramassés par les particuliers Les jardins bio du Médoc produisent jusqu’à 150 tonnes de myrtilles chaque année, toutes variétés confondues. 40 % de la récolte, réalisée à la main, se destinent au marché en frais auprès de grossistes et des GMS. 50 % des myrtilles récoltées, à l’aide d’une sorte d’enjambeuse, sont consacrés aux industries agroalimentaires (confiture, coulis, jus, etc.). Les 10 % restant de la récolte correspondent à la cueillette des particuliers, qui viennent nombreux chaque année pour ramasser les baies bleues. En saison, les habitants de la région ramassent ainsi environ 10 tonnes pour un prix de 6 €/kg.
Bien évidemment, en plus de ces cueilleurs volontaires, l’exploitation emploie des saisonniers pour la récolte manuelle en frais. « Nous passons par un prestataire, qui s’occupe de recruter nos saisonniers », précise Pierre Personnic. En tout, 45 cueilleurs travaillent aux jardins bio du Médoc, à une cadence de 6 kg de myrtilles par heure, lorsque la production est à son maximum. Enfin, l’exploitation conditionne sur site les myrtilles fraîches en barquettes ou en vrac à l’aide de douze saisonniers.
— Amélie DI BLUEBELLA (Tribune Verte 3044)
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